Vous les attendiez en égrainant les heures, les minutes, voire les secondes? Ne rongez plus votre frein. L’interminable compte-à-rebours prend bel et bien fin ce vendredi. Après un jeudi de l’Ascension long comme un jour sans F1, les étoiles de la piste, hommes et machines, repartent pour un tour de manège enchanté. Une bataille du rail ô combien féroce. Un combat de rue à nul autre pareil.
Bienvenue au Grand Prix de Monaco, 79e du nom.
Le virage 7 d’une saison frappée du sceau du renouveau. Ici encore plus qu’ailleurs.
C’est bien connu, on n’arrête pas le progrès. Même quand on figure parmi les trois monuments du sport automobile, aux côtés des 24 Heures du Mans et des 500 Miles d’Indianapolis. Même quand on forge la légende de sa majesté Formule 1 depuis des lustres. Plus de sept décennies...
Ainsi l’ont voulu les nouveaux promoteurs américains de la discipline reine. L’exception monégasque tombe à l’eau. La Principauté ne lâche plus les chevaux 24 heures plus tôt. Comme les 21 autres étapes du calendrier, elle respecte le timing standard.
Tant pis pour le sacro-saint jeudi de l’Ascension qui accueillait traditionnellement les tours de chauffe. Le jour J, désormais, c’est vendredi!
Et point besoin de tomber du lit à l’heure du laitier. Qu’on se le dise: la F1 ne roule plus des mécaniques le matin. Rendez-vous à 14h pour le top départ des essais libres 1, puis à 17h pour la seconde valse du préambule de cette nouvelle formule. L’occasion de voir enfin les fameuses monoplaces 2022 se frotter au mythique toboggan urbain. Et de suivre de près le duel au sommet qui tient en haleine les fans depuis l’ouverture des hostilités, il y a deux mois sous les sunlights du GP de Bahreïn.
Hamilton contre Verstappen? Que nenni! Verstappen contre Leclerc! Autrement dit, le nouveau numéro 1, tombeur du champion puissance 7l’an dernier au terme d’un bras de fer d’une intensité folle, contre son "meilleur ennemi" depuis les années karting qui aspire aujourd’hui à le renverser.
Au volant d’une Ferrari F1-75 bien née, Charles de Monaco avait pris la poudre d’escampette d’entrée en triomphant à Bahreïn puis en Australie pendant que le tenant du titre essuyait quelques plâtres (2 abandons).
Mais l’ogre Verstappen a vite remis la maison Red Bull à l’endroit.
Imola + Miami + Barcelone = 3 victoires à la suite! Un carton plein amplifié par le coup d’arrêt du premier leader trahi par le moteur de sa belle Italienne en terre catalane, dimanche dernier.
Résultat des courses: "King Max" a déjà comblé le gouffre qui le séparait du lièvre parti à toute allure (46 points de retard après Melbourne). Et le voilà qui tient la corde désormais avec six petites longueurs de marge. Jamais l’écart n’a été aussi ténu depuis l’ouverture des hostilités.
Autant dire que le très convoité trophée remis après 78 tours de force au héros du week-end vaudra son pesant d’or.
Red Bull ou Ferrari?
Dans le coin bleu, les soucis de jeunesse empilés avant de poser les roues sur le Vieux Continent sont résolus. Ou presque, puisque Verstappen a encore dû composer avec un DRS (aileron arrière amovible) branché sur courant alternatif dans l’arène de Montmelo.
Côté rouge, les évolutions greffées la semaine dernière (plancher, diffuseur, aileron arrière) ont produit l’effet escompté, notamment concernant l’usure des gommes durant la course. De quoi franchir un palier en performance pure.
Reste maintenant à savoir si la pépite du Rocher va enfin tordre le cou au chat noir qui s’obstine à lui mettre des bâtons dans les roues ici depuis 2017.
Sur le cahier d’écolier qu’il noircit régulièrement dans le garage de la Scuderia, le petit prince de Monaco a peut-être noté la célèbre phrase prononcée jadis par un certain Enzo Ferrari: "Pour arriver premier, il faut premièrement arriver."
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