"Un oui ou un non peut tout faire capoter": dans les coulisses de la minutieuse organisation du 63e Festival de télévision de Monte-Carlo

Si le festival attire chaque année des grands noms du cinéma et du petit écran, c’est grâce à un travail en coulisses de longue haleine. Son vice-président Laurent Puons en livre quelques secrets.

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Yannis Dakik Publié le 14/06/2024 à 09:40, mis à jour le 14/06/2024 à 10:27
Pour faire venir Morgan Freeman en jet privé au 63e Festival de télévision, le directeur a tissé un partenariat avec une compagnie de jet pour réduire les coûts. Photo AFP

On connaît tous cette image du défilé de personnalités sur le tapis rouge. Ce qu’on connaît moins, ce sont les heures de négociations et le travail réalisé par les équipes du festival pour accueillir acteurs et actrices au Grimaldi Forum.

Vice-président délégué du Festival TV de Monte-Carlo depuis 2012, Laurent Puons sait ce qu’il se joue en coulisses. Notamment pour la soirée d’ouverture, point d’orgue du rendez-vous qui met à l’honneur une série en avant-première. L’ancien boxeur sait aussi qu’il n’appréhende plus le rendez-vous de la même manière qu’auparavant. Grâce notamment à une popularité qui n’a cessé de croître au fil du temps. "Nous avons aujourd’hui la notoriété pour être contactés directement par les studios. Depuis que je dirige le festival, on reçoit systématiquement des sollicitations de studios ou de plateformes digitales pour faire l’ouverture."

"Un jet privé, c’est 400.000 euros"

Pour autant, tout ne vient pas servi sur un plateau. Et le travail se fait en amont. "J’ai la chance d’avoir des collaborateurs en qui j’ai toute confiance, poursuit Laurent Puons. Ce qui me permet de travailler sur une année en avance. Donc pendant ce festival, je vais discuter avec les studios pour savoir s’ils ont une grosse production à présenter pour 2025."

Quelques mois plus tard, dès novembre, le président du festival va continuer son travail dans la plus grande discrétion et traverser l’Atlantique une première fois. C’est là que le plus dur commence. "Sans aucune prétention, on ne valide pas immédiatement [les propositions, NDLR]. On en a plusieurs mais la condition importante c’est de garantir impérativement la présence du casting ou, en tout cas, les personnages les plus importants."

Car c’est là tout le nœud du "problème": obtenir la garantie de voir venir acteurs et actrices. Pour cela, des négociations très souvent tournées autour du transport sont menées entre les organisateurs et les studios. "On ne rémunère pas les acteurs et actrices, insiste Laurent Puons. Ce sont des invitations et ils sont ravis de pouvoir venir à Monaco. On les invite dans de très bonnes conditions. Par exemple, Morgan Freeman [qui est l’acteur phare de cette 63e édition NDLR] avait fait la demande d’un jet privé, ce qui est normal pour un acteur de son standing. On a fait un partenariat avec une compagnie de jet afin de réduire les coûts. Parce qu’un jet privé c’est 400.000 euros et un gros pourcentage de la subvention du festival. Avoir Morgan Freeman en Principauté, ça valait la dépense. Donc j’ai accepté le jet de suite, c’était impératif. Il a même changé de ville de départ et on n’a pas discuté."

Pour les autres stars, ce n’est pas toujours la même logistique. "En fonction du niveau de l’invité, on discute. On peut proposer soit deux billets en première classe, soit deux business class. C’est une discussion avec les studios. Quand Michael Douglas était venu, il avait demandé une première classe. Cécile Menoni, qui dirige le festival, se charge, en fonction de l’intérêt pour la manifestation, de valider."

Certains ont d’autres desiderata. Un garde du corps, souvent refusé car jugé pas nécessaire en Principauté. Ou encore d’autres demandes. "L’acteur coréen Lee Jung-Jae aura besoin d’un traducteur parce qu’il ne parle pas un mot d’anglais. Là encore, on négocie avec le studio qui prend en charge une partie et nous aussi. C’est toujours de la négociation."

"Un oui ou un non peut tout faire capoter"

Ces négociations peuvent parfois amener les organisateurs à travailler sur deux pistes en même temps pour ne pas se retrouver bredouille. Ce qui n’empêche pas de se faire quelques frayeurs. "Parfois, j’ai serré les fesses [rires]. Sur une ouverture en avant-première, j’ai eu une réponse des personnes concernées 72h avant le festival" [il s’agissait de la série Empire pour la 55e édition du festival en 2015, NDLR].

Enfin, et c’est encore une autre - grosse - partie des négociations: les activités presse. "C’est une demi-journée, un photocall, un événement public pour certains. Là encore, on entre en contact avec l’agent ou le studio de la star. On fait un premier tri et on leur présente la liste de demandes d’interviews et ils vont faire un choix. Ils vont en écarter certains. Parfois on leur dit qu’on fait un effort de l’inviter et que, par exemple, l’interview exclusive avec Paris-Match il faut le faire. Même si l’agent nous dit que l’acteur ou l’actrice n’en a pas envie, on force un peu. Mais c’est vrai qu’un oui ou un non peut tout faire capoter."

Les rendez-vous à ne pas rater

Voici une liste non exhaustive des événements à ne pas manquer ce samedi.

Samedi 15 juin

- 10h à 11h: rencontre avec l’équipe d’Un si grand soleil.

- 11h30 à 12h: rencontre avec le casting de La petite maison dans la prairie.

- 14h45 à 15h45: séance de dédicaces avec les acteurs et actrices des séries de Dick Wolf (Chicago Med, FBI, New-York police judiciaire)

- 16h à 17h: échange avec des acteurs de la série NCIS

Réservations fortement conseillées sur www.tvfestival.com/fr/programme

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