Coup de cœur série: tournée en partie dans le Var, "Malditos" est à voir sur Max

En compétition officielle à Canneseries et tournée en partie dans le Var, à Gassin, "Malditos" de Jean-Charles Hue, disponible sur Max, nous plonge dans l’intimité des gens du voyage avec une Céline Sallette en cheffe de clan. Sept épisodes réussis et esthétiques.

Mathieu Faure Publié le 02/05/2025 à 16:00, mis à jour le 02/05/2025 à 16:00
Céline Sallette est parfaite en Sara, cheffe de clan, dans " Malditos ". Damien Bonnard, lui, campe Juan, le chef du clan rival. Photo William Dupuy

Il faut en avoir pour se lancer dans une série autour des gens du voyage. Jean-Charles Hue, qui a déjà filmé le quotidien de la communauté Yéniche dans La BM du Seigneur mais aussi à travers son film Mange tes morts, n’est pas du genre à se dégonfler devant un tel défi.

En compétition officielle à Canneseries et tournée en partie à Gassin, dans le Var, Malditos, disponible sur Max, raconte en sept épisodes l’affrontement de deux clans de la communauté des gens du voyage, des Yéniches et des Andalous.

Céline Sallette et Damien Bonnard jouant chacun un chef de famille dans un univers ou des acteurs professionnels et aguerris (Pablo Cobo, Darren Muselet, Raïka Hazanavicius, Jérôme Niel et Valérie Karsenti complètent le casting) donnent la réplique à des novices, principalement issus de la communauté des gens du voyage.

Mélange des genres

Ce mélange des genres - western, thriller familial - donne à Malditos une épaisseur quasiment unique, bien aidé par les décors somptueux du Var et de la Camargue.

"C’est une communauté que je connais bien, retrace Jean-Charles Hue, mais sur laquelle on a très peu fait de fiction. Alors quand on a décidé de se lancer dedans, il fallait des acteurs confirmés pour porter la série mais également avoir une vraie authenticité, et je ne voulais pas que la communauté gitane serve de décor de fond uniquement, alors il a fallu trouver un moyen de réduire cette distance. L’acteur Fred Dorkel, avec qui j’ai déjà travaillé, issu des gens du voyage, s’est imposé comme une évidence. J’ai pu bénéficier de la confiance qu’ils ont en moi, cela fait 30 ans que je tourne des sujets sur eux, pour passer le pas."

Une épreuve du feu

Pour définitivement convaincre tout le monde, Jean-Charles Hue embarque Céline Sallette dans son sillage à Beauvais, où Fred Dorkel et ses proches vivent.

Dans une scène qui ressemble à un casting improvisé, Sallette est face à ses futurs partenaires de jeu, tous amateurs et se joue alors une grande partie de l’avenir de la série.

"Céline s’est retrouvée au milieu de tout le monde, un peu surprise, elle a joué le jeu, et j’ai eu peur à un moment parce que c’est une communauté qui est très particulière, et puis il y a l’effet de masse. Est-ce que de voir tous ces gaillards de 100 kilos autour d’elle, en train d’élever le ton parce que c’était la proposition que l’on venait chercher, est-ce que ça ne va pas vraiment l’effrayer, est-ce qu’elle ne va pas être totalement débordée par ces mecs-là? Tout s’est bien tenu, J’ai senti tout de suite que Céline avait tout ce qu’il fallait pour devenir une cheffe de clan crédible. On pouvait d’un commun accord jouer et vivre ensemble", se souvient Jean-Charles Hue.

"C’était comme une épreuve du feu, se souvient Céline Sallette. On a fait comme une improvisation et quand on est acteur, il faut savoir se mettre en mode survie. C’est leur langue, leur énergie, leur monde, il faut se mettre à leur niveau."

Tournage aride

Le choix de Céline Sallette comme cheffe de clan est une évidence pour Hue. Le rire puissant, étrange et spontané de l’actrice, séduit le showrunner.

"J’ai vu un grain de folie, un déraillement possible chez elle, dans l’exclamation de sa voix, quelque chose qui pouvait rester populaire. Il y a chez elle, comme chez les voyageurs, pas forcément de filtres permanents. Il ne suffit pas de grand-chose pour qu’elle bifurque."

Pour le choix du vocabulaire, du débit, des éléments de langage très propres aux gens du voyage, il fallait être subtil sans être caricatural, ce que Malditos réussit parfaitement. De quoi convaincre les acteurs? Sans doute.

"Les chevaux, le soleil, la Camargue, les flamants roses et les emmerdes, c’est difficile de refuser un tel rôle", détaille Damien Bonnard. "J’ai un personnage qui aime bien manger, qui doit bien ressentir la terre sur laquelle il vit, mon surpoids à ce moment-là m’a beaucoup servi car, d’un coup, avec ce ventre, j’étais un bel homme", rigole-t-il. "La série joue des clichés mais ne s’en moque pas, on est entre le western et le documentaire", poursuit-il.

Série tournée uniquement en décors réels, cela a favorisé la prise de conscience de l’état d’esprit cherchée par la production. "C’était très aride, sans confort, on n’a jamais été dans des conditions normales de tournage mais cela permet d’avoir cette vraie authenticité", conclut Sallette. Et comme une saison deux est souhaitée et envisagée, il semble que cette aventure ait plu à tout le monde.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.