Canneseries: le sacre mérité du "Bureau des légendes"

canneseries Le Festival a innové pour son Icon Award en récompensant la série de Canal + en présence de certains acteurs majeurs de la série depuis la Croisette.

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Rafael Perrot Publié le 27/04/2025 à 08:10, mis à jour le 27/04/2025 à 08:10
Eric Rochant et ses acteurs Mathieu Kassovitz, Florence Loiret-Caille, Jonathan Zaccaï et Zineb Triki, ainsi que le directeur général de Canal + Gérald Brice Viret, lors de la remise du Canal + Icon Award, hier, sur la scène de l’auditorium Louis-Lumière. Photo Justine Meddah

Le 27 avril 2015, les abonnés de Canal + découvraient Malotru, Socrate, Phénomène, Moule à gaufres, Cyclone ou encore La Mule, autant de "légendes" qui composaient ce service particulier, les agents dits clandestins, de la Direction générale de la Sécurité extérieure.

Presque dix ans jour pour jour après le pilote du Bureau des légendes, série culte d’Eric Rochant, Canneseries a innové, récompensant en direct depuis la scène du Palais des Festivals, une grande partie du casting par le Canal + Icon Awards. Sur scène, outre Eric Rochant, on a eu le plaisir de retrouver Mathieu Kassovitz, Florence Loiret-Caille, Zineb Triki et Jonathan Zaccaï. Un joli clin d’œil à une série marquante – adaptée par les USA avec The Agency, projetée en ouverture du Festival – et qui aura pris fin en 2020, après cinq saisons, dont une conclusion dirigée par Jacques Audiard. Excusez du peu.

"Cet accueil est assez émouvant, confesse, sur scène, Eric Rochant. Une série repose sur deux piliers: les écrits et les acteurs et grâce à eux, la série a tenu le choc". "C’est un vrai bonheur de pouvoir faire ce métier, d’être pérenne et de continuer à émouvoir les gens, surenchérit Mathieu Kassovitz. Mais, s’il vous plaît, continuez de demander une sixième saison", conclut le réalisateur iconique de La Haine devant un public acquis à sa cause.

Un tournant dans la création originale de Canal +

Dans la foulée, dans un moment plus intime, les acteurs et le créateur de la série sont revenus sur le succès fou du Bureau des Légendes, création que le New York Times a classé à la troisième marche des meilleures séries internationales de tous les temps. Plébiscité par les abonnés de Canal +, le "BDL" a été un tournant dans la création originale de la chaîne. Un marqueur fort, presque une jurisprudence. Artus, Jean-Pierre Darroussin, Mathieu Amalric, Louis Garrel, Sara Giraudeau, Léa Drucker, Mathieu Demy, Bernard Le Coq, la liste des acteurs – outre ceux présents à Cannes ce samedi – ayant participé de près ou de loin à ce succès est prodigieuse. La marque d’une série cinq étoiles, pas loin d’être LA référence française toutes chaînes et toutes époques confondues.

Le mirage de la sixième saison

"On n’arrive pas vraiment à vivre le truc au présent, lance Eric Rochant. J’ai du mal à me dire que l’on est une série iconique même si on m’en parle beaucoup". "Je crois que j’ai regardé le premier épisode par curiosité en 2015, confesse Mathieu Kassovitz. Honnêtement, de toute la série, j’ai dû voir un à deux épisodes. J’ai du mal à me regarder. Je n’ai même jamais lu les scénarios des autres". "Je m’en suis rendu compte", rigole Eric Rochant. Les quatre acteurs fouillent dans leurs souvenirs de 2015. "Je n’avais même pas d’abonnement Canal + pour la regarder", avoue Florence Loiret-Caille. "On recevait des versions non montées, pas définitives", étaye Jonathan Zaccaï.

Mais le vrai tournant consiste dans le rôle d’Eric Rochant qui devient le premier showrunner français, ce qui était rare à l’époque dans l’hexagone. "a, et le fait que l’on a fait une saison par an, on était constamment dans le mouvement, rembobine Kassovitz. C’était passionnant de voir ce qu’allaient devenir nos personnages". "Eric nous a dit une chose très importante: on était garant de nos personnages. Peu importe le réalisateur, peu importe le scénario, notre personnage nous appartenait", avoue Zaccaï. "Ce qui était original, c’est d’avoir un rendez-vous annuel avec nos personnages. On était comme des enfants qui attendions de quoi notre avenir allait être fait. C’était très excitant, se souvient Florence Loiret-Caille. On a un groupe Whatsapp, même dix ans après, que l’on continue d’alimenter. On a traversé une épopée". "un moment, peu de temps après les attentats de 2015, on a même eu un nom de code pour aller tourner au Maroc et ne pas mettre la série en danger, cela s’appelait Cochise, on s’est dit: whaouuu, on vit ce que vivent nos personnages. On s’est pris au jeu, rigole Zaccaï. Tous les ans, on allait présenter deux épisodes aux agents de la DGSE. J’avais même demandé au patron des espions si j’aurais pu faire un bon agent, et il m’avait très bien menti (rires)."

Il faut dire que la série s’est arrêtée sur l’actualité, dense, de l’époque: le terrorisme, Daech, la Russie, l’espionnage 2.0. Compte tenu de l’actualité, la guerre en Ukraine, le 7 octobre, Donald Trump, le "BDL" aurait-il de quoi nourrir une nouvelle saison? "Cela ne peut se faire qu’avec Eric Rochant", avoue Olivier Bibas, directeur de la fiction de Canal +. L’intéressé, lui, a été très franc: "Pour le moment il n’y en a pas. La réponse est ambiguë, je sais", sourit le patron de la série. Reste la possibilité de voir, ou revoir, les cinq saisons. "À mon avis la série a très bien marché en Russie", taquine Mathieu Kassovitz. "Une fois, j’ai été approché par des Finlandais qui avaient adoré la série", conclut Jonathan Zaccaï.

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