Depuis six ans, chaque année au printemps, Sonia Rolland et Béatrice de La Boulaye s’envolent durant 4 mois en Martinique.
Pour le boulot, évidemment, puisque les deux femmes sont les têtes d’affiche de la série Tropiques criminels dont la 6e saison arrive ce vendredi avec 8 nouveaux épisodes sur France 2.
Cette création de France TV met en exergue la commandante Mélissa Sainte-Rose (Sonia Rolland), originaire de la Martinique qui, après avoir œuvré en métropole, est mutée à Fort-de-France.
Sur place, elle fait équipe avec la capitaine Gaëlle Crivelli (Béatrice de La Boulaye), et les deux policières, totalement différentes dans leur comportement, vont vite trouver une complémentarité pour la résolution des meurtres.
Une collection qui rassemble chaque saison pas loin de 4 millions de téléspectateurs et qui, avec le temps, a modifié son ADN. "Cela fait plusieurs épisodes que l’on tend vers la comédie romantique, cela crée des situations assez drôles", entame Sonia Rolland.
Un mélange des genres
"Le mélange des genres a toujours plu, embraye Béatrice de La Boulaye. Même les flics ont une vie privée, une famille, des affaires de cœur, c’est un millefeuille psychologique et c’est progressif dans la série, on est passé du polar à la comédie et quand on regarde le capital comique de toute la brigade, c’est du sur-mesure."
D’ici quelques semaines, toute la bande va de nouveau s’envoler pour la Martinique afin d’y tourner la 7e saison. Sur le papier, œuvrer sous le soleil des Antilles, pendant plusieurs mois, a tout du doux rêve. Mais il faut être organisé.
"Je ne vis pas toujours bien cet éloignement. Au départ, il y a quelque chose de réjouissant, on est loin du tumulte de Paris mais la vie familiale commençait à me manquer. Avec le temps, mes enfants ont préféré rester à Paris, ne pas être déracinés et comme je suis assez monomaniaque quand je tourne, je suis très concentrée sur mes textes, mon personnage", avoue Sonia Rolland.
Pour son binôme Béatrice de La Boulaye, cet éloignement est plus facile à gérer car "je déménage ma cellule familiale sur le tournage, c’est un nouveau cocon, cela me va très bien car j’ai pu profiter de l’île, des paysages, des alentours".
"Et puis, on ne déconnecte pas tout à fait vraiment quand on est sur place, on essaie de se voir en dehors mais à plus de 40 ans, on met plus de temps à se remettre en forme", rigole Sonia Rolland. Les deux femmes ont surtout créé, à l’instar de leurs personnages, une vraie alchimie.
"C’est le sang"
"La connivence s’est installée très vite, se souvient Béatrice de La Boulaye. Notre rapport se base sur la rigolade et le soutien., On a beaucoup appris l’une de l’autre, c’est comme un rapport de sœurs. C’est le sang."
"C’est le sens, poursuit dans la foulée Sonia Rolland. Quand on vit dans la promiscuité avec quelqu’un, il faut vite se comprendre. On est de la même génération, on aime les mêmes choses, ça aide."
Avec le recul, le succès de Tropiques criminels est un joli pari réussi d’autant que, jusqu’ici, la Martinique n’était pas franchement une terre de tournage.
"Quand on a rencontré les producteurs, on avait souhaité que la série soit en prime time, c’était important que les DOM-TOM soient mis en avant, la série permet de découvrir les territoires français et je suis fière de voir que la mission est accomplie", analyse Sonia Rolland. Sans oublier que la production est à l’écoute des locaux afin de rester le plus authentique possible.
Quid de la gestion d’une carrière quand, une fois par an, on se retrouve plusieurs mois sur un gros projet en Martinique? "On est toutes les deux autre chose que comédiennes, se justifie Béatrice de La Boulaye dont le spectacle Héroïnes sera en tournée dans tout l’Hexagone et notamment à Toulon fin 2025. La série est une forme de sécurité mais on poursuit nos carrières d’autrices, de réalisatrices, de productrices à côté."
"Tropiques criminels", ce vendredi à 21h10, sur France 2.
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