Dans le cadre du renforcement de la stratégie nationale de lutte contre les infections à méningocoques, une campagne de vaccination contre les infections invasives à méningocoque A, C, W et Y est lancée dans les collèges, dès cette rentrée 2025.
Combinée à celle déjà organisée pour la vaccination contre le papillomavirus (HPV), elle vise à faciliter l’accès à la vaccination pour tous les élèves de 11 à 14 ans, tranche d’âge concernée par les recommandations.
En proposant la vaccination directement au sein des établissements scolaires, l’objectif est d’améliorer la couverture vaccinale chez les adolescents et de limiter la circulation de l’une des principales bactéries responsables de la méningite.
Les comportements sociaux des adolescents – rassemblements fréquents, vie en groupe et contacts rapprochés – sont particulièrement propices à la circulation de la bactérie. En effet, la transmission est directe, interhumaine, par voie aérienne et favorisée par la répétition et la proximité des contacts.
"Les adolescents jouent un rôle clé dans la transmission de la bactérie: ils peuvent en être porteurs sains, c’est-à-dire l’héberger dans leur gorge sans développer de symptômes, et la transmettre à leur entourage, notamment aux personnes les plus fragiles" commentait au printemps dernier, dans nos colonnes, le Dr Hervé Haas, pédiatre infectiologue au CHU de Nice et président du Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP). "La vaccination est la seule prévention efficace contre ces infections imprévisibles et graves" rappelle-t-il.
Recommandée de 11 à 24 ans
Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre les méningocoques B et ACWY est obligatoire pour les nourrissons, et la vaccination ACWY est recommandée pour les adolescents, entre 11 et 14 ans quel que soit le statut vaccinal, avec un rattrapage possible jusqu’à 24 ans révolus.
Par ailleurs, le renforcement de la vaccination des jeunes adultes prévoit également une vaccination contre le méningocoque B pour les 15 à 24 ans.
Chaque année environ 500 personnes sont victimes d’infections invasives à méningocoque (IIM) dans l’Hexagone. Cette maladie peut entraîner une méningite - inflammation des membranes entourant le cerveau et la moelle épinière - ou encore une septicémie, infection grave du sang.
Redoutée pour sa brutalité, elle tue 1 patient sur 10 et laisse de lourdes séquelles chez 1/4 des patients.
Après une nette diminution pendant la pandémie de Covid-19, principalement grâce aux mesures barrières, les infections sont reparties à la hausse dès 2022.
En 2024, 616 cas d’infection ont été déclarés (+10% par rapport à 2023), soit le nombre annuel de cas le plus élevé depuis 2010, et la tendance s’est confirmée en début d’année 2025 avec un nouveau pic.
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