Le cancer de Joe Biden est avancé mais des traitements sont possibles

Le cancer de Joe Biden, annoncé dimanche soir, ne pourra probablement pas être éliminé car son stade est trop avancé. Mais l'ex-président américain peut espérer plusieurs années de traitement efficace pour contenir l'évolution de la maladie selon des cancérologues interrogés par l'AFP.

AFP Publié le 19/05/2025 à 14:41, mis à jour le 19/05/2025 à 14:45
Le cancer de Joe Biden, annoncé dimanche soir, ne pourra probablement pas être éliminé car son stade est trop avancé. Photo AFP

Quel cancer a été diagnostiqué?

Joe Biden a été diagnostiqué la semaine dernière d'un cancer de la prostate, selon un communiqué de l'ex-président démocrate. Dans la majorité des pays, ce cancer, dont le risque augmente avec l'âge, est le plus fréquent chez les hommes: près d'un cancer masculin sur six touche cette glande située vers la vessie.

Mais alors qu'un cancer de la prostate détecté tôt est généralement de très bon pronostic, celui de M. Biden, âgé de 82 ans, est déjà avancé: il s'est métastasé aux os.

"Seulement 10% des cancers de la prostate sont diagnostiqués à un stade d'emblée métastatique", note auprès de l'AFP l'oncologue française Natacha Naoun, de l'institut Gustave-Roussy, près de Paris.

De plus, le cancer de M. Biden apparaît particulièrement agressif. Son "score de Gleason" est évalué à neuf, sur une échelle qui va jusqu'à dix. Cet indicateur, spécifique au cancer de la prostate, mesure à quel point les cellules tumorales apparaissent anormales.

Or ce score, presque maximal chez l'ex-président, "est étroitement associé à 'l'agressivité' du cancer et aux risques (d'en) mourir", résume Benjamin Lamb, spécialiste des cancers urologiques à la Queen Mary University of London, dans une réaction au Science Media Center britannique.

Quel pronostic pour M. Biden?

Beaucoup d'éléments ne sont pas connus quant à la situation de l'ex-chef d'État, et les cancérologues interrogés par l'AFP ne peuvent que donner de grandes lignes.

"Un cancer de la prostate métastatique, on ne va pas le guérir", en éliminant toute tumeur de l'organisme, rappelle Mme Naoun, "mais les traitements permettent d'augmenter l'espérance de vie."

Les spécialistes insistent sur le fait que M. Biden n'est pas forcément en fin de vie. Son cancer, en effet, réagit aux hormones, ce qui signifie qu'il va pouvoir être soigné en modulant l'action des androgènes - notamment la testostérone - produits par son organisme.

Si M. Biden fait le choix de suivre ces traitements hormonaux - son communiqué dit pour l'heure que ses proches et lui "évaluent les options" -, ils ne fonctionneront néanmoins qu'un temps.

"Des patients vivent avec pendant des années", rapporte à l'AFP Justin Stebbing, chercheur en cancérologie à l'université britannique Anglia Ruskin. Mais, avec un cancer aussi agressif que celui de M. Biden, au bout de deux ou trois ans, "les thérapies hormonales arrêtent de marcher et il faut penser à d'autres traitements".

Une chimiothérapie, c'est-à-dire un traitement médicamenteux qui va directement détruire les cellules tumorales, est généralement proposée en complément des traitements hormonaux mais, dans le cas de M. Biden, n'a pas été évoquée jusqu'alors. "Peut-être n'est-il pas en assez bonne forme pour la supporter", avance M. Stebbing, tout en admettant qu'il ne peut que spéculer sur le sujet.

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Se savait-il malade?

Au-delà des perspectives de M. Biden, l'annonce d'un cancer aussi avancé pose une question aux possibles retombées politiques: l'ancien président et son entourage étaient-il déjà au courant de cette pathologie pendant sa campagne avortée de 2024, voire celle réussie de 2020?

La question prend une charge particulière alors qu'un livre, publié cette semaine aux États-Unis, relance les spéculations sur la dégradation de l'acuité mentale de M. Biden lors de son passage à la Maison Blanche entre ces deux dates.

Mais le chef d'État ne pouvait "pas forcément" savoir qu'il avait un cancer en train de se développer, prévient M. Stebbing, soulignant que les symptômes sont très variables d'une personne à une autre, même à un stade avancé.

"Avec un tel cancer, il peut se passer beaucoup de choses en un an", insiste-t-il, alors que M. Biden a renoncé à sa réélection en juillet 2024.

"On ne peut pas exclure que ce soit une forme agressive qui se soit développée vite", abonde Mme Naoun, rappelant néanmoins qu'un cancer de la prostate est rarement diagnostiqué aussi tard.

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