Il peut transmettre la dengue et le chikungunya: voici quelques astuces pour lutter contre le moustique tigre
L’Agence régionale de santé lance son plan "objectif zéro moustique", misant sur la formation des collectivités et la sensibilisation du public pour contrer les risques d’épidémies de dengue et de chikungunya.
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Alexandre OriPublié le 28/04/2025 à 16:00, mis à jour le 28/04/2025 à 16:00
80% des foyers de moustiques sont chez les particuliers.Photo AFP
Olivier Brahic, directeur général adjoint de l’ARS PACA et Yves-Marie Kervella, responsable chez EID Méditerranée, le jeudi 24 avril 2025, en recherche de larves de moustiques tigres, dans le quartier de Grand Arenas, à Nice. Photo A. O.Photo A. O..
Combattre le moustique tigre en limitant sa prolifération est un enjeu de santé publique. Alors que les premières larves sont en train de faire leur apparition, l’Agence régionale de santé PACA, au travers de son directeur général adjoint, Olivier Brahic, rappelle quelques réflexes à adopter. Yves-Marie Kervella, responsable chez EID Méditerranée (Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen) apporte aussi son expertise.
Quelle menace représente la dingue et le chikungunya?
Olivier Brahic: Ces deux maladies se transmettent par le sang. Seuls les moustiques tigres peuvent en être porteurs. L’été dernier, la région PACA a connu 200 cas de personnes contaminées par piqûres. Des clusters peuvent rapidement se former. Les premiers porteurs viennent de zones tropicales. Actuellement, il y a une épidémie de chikungunya en cours sur l’île de la Réunion (1). Concernant la dengue, le risque peut aussi venir des Antilles, principalement de la Guadeloupe.
Quels sont les symptômes?
O. B.: Tous les voyageurs qui reviennent de ces deux zones et qui ont soit des céphalées, soit de la fièvre, soit des douleurs articulaires, doivent se signaler auprès d’un médecin.
Quelle procédure mettez-vous alors en place?
O. B.: Une fois que le médecin nous a signalé un cas de contamination, nous faisons intervenir l’EID pour démoustiquer l’environnement de la personne contaminée et éviter la propagation de la maladie.
Peut-on utiliser des insecticides pour lutter contre le moustique tigre?
Yves-Marie Kervella: En plus de détruire la biodiversité, les insecticides sont assez inefficaces dans la prolifération des moustiques, étant donné que des larves sont déjà pondues. C’est à celles-ci qu’il faut s’en prendre. Pour les adultes, mieux vaut attendre qu’ils meurent de vieillesse, au bout de quatre semaines.
Où trouver les larves?
Y-M. K.: Certainement pas dans les haies, buissons, etc.. Ça, ce ne sont que des refuges humides pour les adultes. C’est dans une eau stagnante et claire que les larves mettent environ huit jours à se développer. La femelle moustique tigre ne pond ses œufs que sur une surface solide, comme du béton, du caoutchouc, du plastique. Les équipes communales doivent donc faire attention aux caniveaux, aux grilles télécoms enterrées. Mais avec 80% des foyers de moustiques, ce sont surtout les particuliers qui doivent être vigilants. Ils doivent régulièrement vider pots, arrosoirs, protéger les récupérateurs d’eau, etc.
Y a-t-il un risque avec les bassins à poissons?
Y-M. K.: Les larves de moustiques ne survivent pas à l’appétit des poissons. Il n’y a donc aucun risque.
Y a-t-il des moments où il faut être plus vigilants pour ne pas se faire piquer?
Y-M. K.: Le moustique tigre n’est pas celui qui vous réveille en pleine nuit et vous harcèle. Au contraire, il pique uniquement de jour. Plutôt le matin, en fin d’apres-midi... et en début de soirée, donc pile au moment de l’apéro. Mieux vaut alors porter des habits longs ou utiliser de l’anti-moustique.
Durant quelle période de l’année faut-il être vigilant?
Y-M. K.:De mai à octobre. Mais avec le dérèglement climatique, ça a tendance à se rallonger d’un mois.
(1) Mercredi 23 avril 2025, en déplacement sur l’île, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a déclaré qu’"autour de 120.000" personnes pourraient avoir été contaminées.
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