"C'est impressionnant de le voir", les fidèles affluent pour voir la dépouille du pape François à Rome
Au troisième jour de la mort du pape, la dépouille a été exposée au cœur de la basilique Saint-Pierre. Fidèles et curieux ont défilé devant le cercueil. Parfois après près de 5 heures de queue.
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Flora ZanichelliPublié le 23/04/2025 à 21:35, mis à jour le 24/04/2025 à 08:44
Le cercueil du pape François repose à la Basilique Saint Pierre à Rome.Photo Best image
Elle a pris son billet pour Rome dans la dans la nuit. "J'ai réfléchi, je n'arrivais pas à me décider puis, au milieu de la nuit, je me suis dit : "Allez j'y vais"". Beatrice vient de Bologne. Elle a sauté tôt dans un train ce matin puis est descendue en bus depuis la gare Termini. Un périple quand on connaît les transports romains.
C'est là qu'elle a croisé Ludovic, un Français qu'elle a retrouvé ensuite dans la file qui la menait jusqu'au tombeau du pape. Un heureux hasard pour cette Italienne, qui a fait, à l'instar de nombreux autres, jusqu'à 5 heures de queue pour pouvoir passer devant le cercueil de François. "On a papoté pour faire passer le temps, sourit-elle. Mais j'ai aussi eu des moments de prières, j'ai pensé à des proches et au pape."
Beatrice a pris son billet pour venir voir le corps du pape depuis Bologne dans la nuit. Flora Zanichelli.
Comme elle également, des milliers de fidèles se sont rassemblés sur la place Saint-Pierre, tôt le matin. Une étroite bande de public a assisté dès les premières heures, au défilé des cardinaux et du cercueil. Les cloches de la basilique ont sonné, plusieurs fois, alors que des chants résonnaient, ricochant sur les colonnes qui entourent la place. 19 000 personnes étaient réunies dès l'ouverture de la cérémonie, a comptabilisé le Vatican.
Des heures d'attente
Maria-Grazia (à droite) est accompagnée de deux de ses amies baptisées Francesca. Elles ont renoncé à une journée à Florence pour venir.Flora Zanichelli.
Tout était fin prêt pour recevoir le public, malgré le peu de temps laissé aux autorités locales pour s'organiser. Jusqu'aux bouteilles d'eau, distribuées par la Protection civile et l'espace poussettes, dégagé à l'entrée de la basilique, sous les plafonds tout de marbre décorés.
A 10 heures, le soleil tapait fort sur les pavés de la place et plusieurs personnes avaient déployé des parapluies pour se protéger du soleil. En milieu d'après-midi, plus de 100 000 personnes étaient recensées et on pronostiquait jusqu'à 8 heures d'attente, la file de fidèles n'ayant de cesse de s'allonger.
A l'intérieur, un long couloir menait jusqu'à la dépouille, dans le riche décor de Saint-Pierre. Si le silence était de mise à l'intérieur, certains groupes ont chanté des cantiques dans la file, ou récité des rosaires. "C'est bien, cela permet de créer une communion", souffle Beatrice.
Saluer sans s'arrêter
Le passage devant le cercueil sera bref, orchestré d'une main de fer par le personnel du Vatican. Les 10 mètres qui précèdent, on peut déjà voir les mains qui se tendent, munies de téléphone portables, prêtes à immortaliser la dépouille de François. Il est interdit de s'arrêter.
Des jeunes filles sortent en pleurs de la traversée et se retournent vers la dépouille, en faisant un signe de la croix. D'autres se dirigent directement vers un confessionnal ou attendent quelques minutes dans les petites chapelles mises à disposition du public.
Barbara et Serena sont venues de Terni (Ombrie) "parce que c'était le pape François".Flora Zanichelli.
Emplois du temps chamboulés
"C'est impressionnant de le voir, commente Serena, venue de Terni (Ombrie), avec son amie Barbara. Cette dernière ajoute : "C'est la première fois que je me déplace pour la mort d'un pape, parce que de lui, je me sens proche." A la sortie, les fidèles affluent. Des Italiens, beaucoup, quelques étrangers. "Certaines personnes se sont retrouvées là par hasard, explique Barbara. Cela se voyait dans la file, j'étais assez surprise vu la longueur de l'attente."
"Je n'ai rien mangé", constate Francesca, devant la grande porte de Saint-Pierre. "Mais toi, tu as encore ton sandwich, non?", demande-t-elle à son amie Maria-Grazia. Venues d'Enna, située au cœur de la Sicile, Francesca et Maria-Grazia avaient prévu, avec une troisième amie, de se rendre à Florence. "Quand nous avons su que le corps était exposé, nous avons décidé de rester… à l'unanimité."
Autant d'emplois du temps chamboulés à la dernière minute. Ce soir, alors que le soleil tombait sur la place, fidèles, curieux de passage, religieux étaient encore nombreux à affluer. Initialement prévue à minuit, la fermeture de la basilique a finalement été repoussée jusque plus tard dans la nuit.
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