Michel Barnier "solide" et invité à "continuer": c’est en ces termes que Donald Trump se serait adressé à l’ancien Premier ministre français, le 7 décembre dernier, à l’Élysée. Une anecdote rapportée par l’intéressé lui-même dans un livre intitulé Ce que j’ai appris de vous, publié ce mercredi 4 juin.
Ce jour-là, à l’occasion de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, une cérémonie rassemblait plusieurs chefs d’État, dont le président américain. C’est Emmanuel Macron qui aurait fait les présentations, glissant à Donald Trump: "Puis-je vous présenter le Premier ministre?" Une formulation que Michel Barnier a immédiatement nuancée: "Je suis ancien Premier ministre, et à 73 ans, je ne suis pas certain de vouloir continuer en politique."
Mais l’ancien président américain aurait aussitôt balayé ses doutes: "Cela n’empêche rien! Moi, j’en ai 78. Et puis vous êtes grand, vous êtes solide, vous vous tenez droit… Il faut continuer!"
"Prêt à servir mon pays"
Michel Barnier précise dans son ouvrage que Donald Trump n’est pas le seul à l’avoir incité à rester engagé, sans pour autant révéler ses intentions futures. Dans un entretien récent accordé au Point, l’ancien ministre a confié: "Je reste prêt à servir mon pays." Tout en ajoutant que cette "entreprise collective est aussi européenne."
Soutien de Bruno Retailleau lors de l’élection à la présidence des Républicains, Michel Barnier a depuis été nommé président du Conseil national du parti, une instance interne qualifiée de "parlement du parti", qui se réunira à Paris le 28 juin.
Dans son livre, il revient également sur ses ambitions européennes contrariées. Il affirme que l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel l’a empêché "à deux reprises" de prendre la tête de la Commission européenne. Il critique par ailleurs ce qu’il qualifie de "dérive autoritaire" de l’exécutif bruxellois, amorcée selon lui sous José Manuel Barroso et accentuée sous Ursula von der Leyen.
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