Retailleau et Wauquiez bouclent une campagne très à droite avant l'élection du président des Républicains dimanche

Un tremplin pour la présidentielle? A Nîmes pour l'un et près de Lyon pour l'autre, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez ont bouclé vendredi soir leurs campagnes pour la tête des Républicains qu'ils ont tous deux axées très à droite pour séduire les plus de 120.000 adhérents du parti qui les départageront dimanche.

AFP par Antonio RODRIGUEZ,avec Marine LAOUCHEZ à Jonage Publié le 16/05/2025 à 22:40, mis à jour le 16/05/2025 à 22:46
Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau aux Journées parlementaires du parti de droite Les Républicains, à Annecy, le 12 septembre 2024. © JEFF PACHOUD / AFP

Enfermer les OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon, "arrêter l'assistanat" en limitant le RSA à deux ans ou encore ériger l'ultraconservatrice italienne Giorgia Meloni en "modèle pour la droite": le challengeur Laurent Wauquiez a fait feu de tout bois au cours de cette campagne qu'il a terminée à Jonage, près de Lyon.

Le patron des députés LR, qui veut oeuvrer à un rassemblement de la droite allant du garde des Sceaux Gérald Darmanin à l'eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo, a martelé l'un des principaux messages de sa campagne.

"Qui peut croire que l'on peut être ministre de l'Intérieur et cumuler autre chose?", a-t-il lancé devant ses partisans, au coeur de sa région Auvergne-Rhône-Alpes.

Omniprésent sur l'immigration, le favori Bruno Retailleau, a évité de répondre aux propositions de son rival, mais a multiplié les mesures en tant que ministre de l'Intérieur, resserrant les critères de naturalisation des étrangers et appelant à un bras de fer pour que l'Algérie reprenne ses ressortissants frappés d'une obligation de quitter le territoire (OQTF)... sans succès.

"Ce qui est paradoxal, c'est que la campagne la plus à droite (Retailleau) sur le papier est devenue centriste et celle plus centriste de Laurent Wauquiez a viré à droite", observe-t-on dans le camp d'Eric Ciotti, l'ancien président de LR qui s'est allié au RN l'an dernier, laissant entendre que le Vendéen a été entravé par son costume de ministre.

Un argument que son adversaire n'a eu de cesse de répéter, exprimant ses craintes sur "une dilution" de LR au sein du macronisme si son président assumait en même temps les fonctions de ministre de l'Intérieur.

"Je pense que si je suis élu dimanche, le président de LR renforcera le ministre", a répondu Bruno Retailleau dans des déclarations à l'AFP, en marge de son dernier meeting à Nîmes. "Inversement le fait d'avoir cette visibilité permettra de donner de la force à LR", a-t-il ajouté, répétant qu'il avait bien l'intention de rester au gouvernement.

Ecart déterminant

Face à des attaques qui font mouche chez les adhérents LR qui refusent toute fusion avec le camp présidentiel, Bruno Retailleau a cherché à les rassurer cette semaine en affirmant qu'il n'était "toujours pas macroniste".

Une position qui a agacé le reste de la coalition gouvernementale. "Il est allé trop loin", déplore une collègue ministre, attribuant ses déclarations à "une forme de stress" dans la dernière ligne droite.

Car si la plupart des sources consultées par l'AFP tablent sur une victoire du ministre, nombre d'entre elles reconnaissent que le patron des députés LR a fait "une belle campagne" voire "meilleure" que son concurrent.

Face à un ministre bénéficiant d'une plus grande visibilité médiatique, Laurent Wauquiez a multiplié les déplacements sur le terrain, plaidant "pour un duo et non un duel" avec Bruno Retailleau.

Parmi les soutiens de ce dernier, certains émettent des réserves sur sa campagne: "Sur la défensive" pour l'un, "trop sénatoriale" - comprendre: consensuelle - pour une autre qui rappelle qu'il avait perdu pour cette raison face à Eric Ciotti la présidence du parti en 2022.

Malgré un agenda chargé, il n'en a pas moins quadrillé le pays, au risque de subir une volée de bois vert lorsqu'il a maintenu un meeting avec Michel Barnier en Savoie, sans se rendre le 25 avril dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard) où le jeune Malien Aboubakar Cissé a été assassiné.

En cas de succès, c'est donc l'écart avec son rival qui déterminera son destin de présidentiable.

"Ses soutiens comme Xavier Bertrand ou David Lisnard sont avant tout anti-Wauquiez", rappelle un fidèle du député de Haute-Loire. "Si le résultat est serré, ils diront tous qu'il ne peut pas être le candidat de la droite à la présidentielle".

Laurent Wauquiez a d'ailleurs pris les devants, annonçant d'ores et déjà un match retour avec Bruno Retailleau l'an prochain pour désigner le candidat LR à l'Elysée.

L'issue de dimanche n'est pas scellée: en passant de 43.859 à 121.617 adhérents en l'espace de deux mois, LR a vu son corps électoral gonfler soudainement. Sans savoir à qui profiteront ces recrutements, menés tambour battant par les deux candidats.

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