Économie, retraites, immigration… quatre sujets sur lesquels François Bayrou va à l'encontre de Michel Barnier

Trois mois et demi après le discours de politique générale de Michel Barnier, le nouveau Premier ministre François Bayrou a pris la parole durant 1h30 ce mardi à l'Assemblée nationale. Deux discours contenant plusieurs points de divergences.

La rédaction Publié le 14/01/2025 à 18:05, mis à jour le 14/01/2025 à 18:14
François Bayrou a prononcé son discours de politique générale à 15h ce mardi. Photo: PsnewZ / Bestimage

Économie

En octobre, Michel Barnier prévenait: il faudra "faire avec peu, dans une économie de moyens et de ressources" pour répondre à son objectif de ramener le déficit public à 5% du PIB en 2025 - et sous les 3% en 2029.

S'il était resté en poste, les "grandes entreprises qui réalisent des profits importants" se seraient vues également demander "une participation" à ce "redressement collectif". 

Une "contribution exceptionnelle" avait également été demandée aux "Français les plus fortunés".

Enfin, le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole, élaboré pour répondre à la grogne du secteur mais qui n'avait pas pu être examiné au Sénat, aurait dû être repris "sans délai". 

Trois mois plus tard, face aux questions liées aux budgets, François Bayrou s'est montré clair ce mardi: "nous devons les repenser", a-t-il déclaré, tout en appelant à "des économies importantes".

"Et pour la suite c’est bien un puissant mouvement de réforme de l’action publique qu’il faut conduire", ajoute-t-il en évoquant l'existence de "1.000 agences, organes et opérateurs" publics.

Retraites

Si Michel Barnier était toujours Premier ministre, la réforme des retraites aurait dû connaître des "aménagements raisonnables et justes", en concertation avec les partenaires sociaux, notamment sur "les questions des retraites progressives, de l'usure professionnelle, de l'égalité entre les femmes et les hommes".

Le Premier ministre de l'époque entendait redonner la main aux syndicats et au patronat pour négocier "le système d'indemnisation du chômage" ainsi que "l'emploi des seniors", enterrant du même coup la réforme de l'assurance chômage prévue par le gouvernement Attal.

Pour Bayrou, "la première urgence" est de "répondre" à cette question "qui occupe le débat public". Celle-ci sera donc remise "en chantier", avec les partenaires sociaux "pour un temps bref, et dans des conditions transparentes".

Dès vendredi, les partenaires sociaux devront plancher sur "un accord d'équilibre". Si ces derniers ne s'accordaient pas, "c'est la réforme actuelle qui continue de s'appliquer", prévient en revanche l'actuel locataire de Matignon.

Immigration

En octobre, Michel Barnier expliquait que la France "ne maîtrise plus de manière satisfaisante" sa "politique migratoire". Afin de répondre à cela, son gouvernement prévoyait "de faciliter la prolongation exceptionnelle de la rétention des étrangers en situation irrégulière, pour mieux exécuter les obligations de quitter le territoire français". 

Il envisageait aussi de restreindre "davantage l'octroi de visas" pour les pays qui rechignaient à délivrer les laissez-passer nécessaires à l'expulsion de leurs ressortissants.

Pour François Bayrou en revanche, "l’immigration est une question de proportion". 

"L’installation d’une famille étrangère dans un village pyrénéen ou cévenol, c’est un mouvement de générosité qui se déploie. Mais que trente familles s’installent et le village se sent menacé", ajoute-t-il

Le chef du gouvernement déplore que "93% des obligations de quitter le territoire (OQTF) ne soient pas exécutées". Ce dernier entend donc "réactiver le comité interministériel du contrôle de l'immigration".

Avant d'ajouter que "les bidonvilles et la misère" liés à l'immigration irrégulière "provoquent le même rejet partout, à Calais comme à Mayotte".

Nouvelle-Calédonie

Lors du discours de Michel Barnier en octobre, ce dernier avait annoncé que les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, qui devaient se tenir avant la fin de l'année 2024, seraient reportées "à fin 2025" à cause de la situation explosive dans l'archipel. 

Pour François Bayrou, il est nécessaire d'établir "un plan de développement" spécifique pour chaque département d'outre-mer. Il invitera d'ici la fin du mois les forces politiques calédoniennes à "ouvrir des négociations" à Paris sur leur statut.

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