Aide au développement, sport, France 2030... Les coups de rabot budgétaires font grincer au Sénat

Premiers coups de rabot dans le budget Bayrou: le gouvernement a proposé jeudi au Sénat de nettes diminutions de crédits pour l'Aide publique au développement, le plan France 2030 et le budget des Sports, attisant les critiques à gauche et irritant même la droite sur sa "méthode".

La rédaction Publié le 17/01/2025 à 06:55, mis à jour le 17/01/2025 à 07:06
Le Premier ministre François Bayrou lors de son discours de sa déclaration de politique générale devant les députés à l'Assemblée nationale à Paris, France, le 14 janvier 2025. Photo: Christian Liewig / Bestimage

Plus d'un demi-milliard en moins pour le plan France 2030, près de 800 millions coupés sur l'Aide publique au développement (APD) et 34 millions en moins pour un budget Sports déjà frugal... Alors qu'il résistait à la censure à l'Assemblée nationale, l'exécutif a mis en forme ses promesses d'économies devant le Sénat, qui a repris les débats budgétaires depuis mercredi.

Le gouvernement a promis plus de 30 milliards d'euros d'économies sur le volet "dépenses" du projet de loi de finances pour 2025 pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025 contre 6,1% prévus pour 2024.

Au Palais du Luxembourg, la première lame est intervenue dans la matinée sur les crédits du plan France 2030, avec 535 millions d'euros en moins pour ce programme dédié à la transformation et à l'innovation d'entreprises de secteurs-clé comme la santé, l'espace ou la recherche.

L'amendement du gouvernement, adopté par le Sénat et son alliance majoritaire droite-centristes, a pour conséquence de ramener le budget de France 2030 à 5,3 milliards d'euros environ pour 2025.

Le ministre de l'Economie Eric Lombard a justifié cet effort par une "optimisation de la trésorerie des opérateurs" du programme, qui doit "participer à l'effort de redressement des finances publiques". Il a reconnu qu'un "étalement du plan" sera nécessaire.

Dans la soirée, une autre réduction de crédits a beaucoup fait parler: le gouvernement a fait adopter au Sénat une coupe de 781 millions d'euros sur l'Aide publique au développement. 

Le budget de l'APD diminuait déjà, dans la version initiale du budget présenté par Michel Barnier, de 1,3 milliard d'euros par rapport à la loi de finances initiale pour 2024. Et des économies additionnelles de 641 millions d'euros annoncées avant la censure devaient encore s'y ajouter.

Le nouveau gouvernement est finalement allé encore plus loin en portant l'effort à 781 millions.

Le budget Sports, la goutte d'eau

"Le recul est certain, mais n'efface pas l'effort d'investissement conduit ces dernières années", a justifié le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, reconnaissant que "des choix seront nécessaires" tout en promettant de préserver certains secteurs comme l'aide humanitaire pour Gaza, l'Ukraine ou le Liban.

L'ensemble de la gauche a vivement critiqué ce choix, fustigeant tantôt un "renoncement", tantôt une décision "dramatique". "Alors que les crises s'intensifient, la France s'éloigne de ses engagements", a regretté le chef des sénateurs écologistes Guillaume Gontard. 

La droite et le centre ont, eux, soutenu la proposition, non sans regretter un problème de "méthode". En effet, selon les parlementaires, la proposition révisée du gouvernement a été transmise au Sénat seulement quelques minutes avant l'examen du texte.

Le même reproche avait été fait le matin sur le Plan France 2030, l'amendement gouvernemental ayant été déposé dans la nuit.

Idem en fin de soirée: une autre coupe de 34 millions sur le budget des Sports et 89 millions sur la jeunesse, découverte à la dernière minute par le Sénat, a ulcéré l'hémicycle tout comme plusieurs fédérations sportives et même des stars tricolores des JO, Léon Marchand et Teddy Riner en tête.

Et cette fois, la chambre haute n'a pas suivi: le Sénat a massivement rejeté la proposition du gouvernement, craignant de voir le sport devenir le "grand sacrifié des causes budgétaires et comptables" quelques mois seulement après les Jeux olympiques.

"L'absence de transparence et de coordination du gouvernement est regrettable pour ne pas dire surprenante et ou incompréhensible", s'est alarmé le rapporteur général du budget, Jean-François Husson (LR).

Dans l'après-midi, les sénateurs ont par ailleurs voté un amendement symbolique - mais inapplicable à ce stade - de l'écologiste Yannick Jadot, contre l'avis du gouvernement, pour encourager l'Etat à acheter une "action spécifique" au capital de l'entreprise TotalEnergies. 

L'idée: permettre à l'Etat de disposer d'un "droit de regard" sur les évolutions actionnariales du groupe ou les choix du conseil d'administration, comme le déménagement possible de son siège social aux Etats-Unis.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.