Il a traversé les décennies avec la même énergie, le même sourire et la même voix chaude. Enrico Macias, l’enfant de Constantine devenu une figure de la chanson française, s’apprête à fouler la scène de La Palestre, au Cannet, ce dimanche 4 mai.
Entre deux tournages et les dates d’une tournée qui ne faiblit pas, l’artiste nous a parlé de sa flamme intacte, de ses rituels caféinés et de cette alchimie avec le public.
Échange avec un homme qui n’a jamais quitté la lumière et pour qui la scène reste une thérapie, un lieu de communion où... même les maux de dents s’envolent.
Vous revenez chanter à La Palestre ce dimanche 4 mai. À quoi le public peut-il s’attendre?
Vous savez, au bout de 63 ans de carrière, c'est compliqué de faire des surprises. La surprise, c’est d’être toujours là! (rires) Le concert va mêler des chansons de mes débuts, des chansons récentes et peut-être quelques nouveautés pour le public.
Au mois de mars dernier, vous étiez en concert au Dôme de Paris. La taille d’une salle change-t-elle votre approche de la scène?
Les gens qui viennent me voir sont un peu comme ma famille. C’est comme une habitude, le public est souvent le même partout. Pour moi ça ne change rien que la salle soit petite ou grande, je fais mon spectacle de la même manière. La communion entre le public et moi est toujours la même, peu importe la salle.
Quel est votre secret pour garder cette énergie sur scène, à 86 ans?
J’ai une chance inouïe, à mon âge, de pouvoir encore monter sur scène et être en contact avec mon public. Ce qui me donne de l’énergie, c'est toute cette magie: celle des lumières, des projecteurs, l’amour du public et la magie de la musique. J’ai remarqué que, parfois, quand j’avais quelques petits problèmes de santé, comme un mal de dents, quand je suis sur scène, je n’ai plus mal, c’est comme une thérapie.
On dit souvent que les artistes ont des rituels avant de monter sur scène, quels sont les vôtres?
J’ai toujours une certaine impatience d’être sur scène, donc je prends le temps de bien me concentrer. Sinon, j’aime bien boire plusieurs cafés. Sans sucre, et sans lait. Ça me donne de l’énergie et ça me réveille si j’ai un peu sommeil.
Au cours de votre longue carrière, quelle est la rencontre qui vous a le plus marqué?
La rencontre la plus belle, celle que je n’ai jamais oubliée, c’était celle avec le président égyptien Anouar el-Sadate. Il m’avait invité à chanter au pied des Pyramides, au Caire, juste après avoir fait la paix avec Israël, à la fin des années 1970. C’était une rencontre exceptionnelle, même biblique.
Vous avez collaboré plusieurs fois avec l’artiste niçois Joann Sfar. Comment cette association est-elle née?
Je le connaissais déjà, je l’aimais beaucoup, mais simplement en tant que spectateur de ses dessins. Il m’a contacté pour interpréter la musique de son film Le Chat Du Rabbin. Pour me remercier, en retour, il a voulu illustrer mon spectacle avec ses dessins. C’est une très belle rencontre. Il a illustré mon spectacle, et moi, j'ai illustré son film avec ma guitare.
En plus de vos concerts, vous apparaissez régulièrement à l’écran dans des séries ou des téléfilms. Comment jonglez-vous avec cet emploi du temps bien fourni?
Récemment, j’ai tourné avec Jean-Luc Reichmann dans un épisode de la série Léo Mattéï et, en ce moment, je tourne la série Maison de Retraite avec TF1. J’avais joué dans le second volet du film du même nom, et ils ont fait appel à moi pour la série. Ça me fatigue un peu, mais c’est une récréation pour moi de tourner! Et quand j’ai terminé de tourner, je vais chanter, et c’est une autre forme de récréation.
>> Enrico Macias -La Fête Continue! à La Palestre, au Cannet, ce dimanche 4 mai à 17h. Tarifs: entre 35 et 45 euros. Renseignements sur lapalestre.eu
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