Vous connaissez forcément les titres qui seront joués par Rosemary Standley et André Manoukian, ce lundi 21 juillet à la villa Ephrussi à Saint-Jean-Cap-Ferrat, dans le cadre des Nocturnes de la Villa.
Dans La vie secrète des chansons, du nom de l’émission d’André Manoukian sur France 3, le pianiste et la chanteuse du groupe Moriarty proposent un récital des titres marquants de la chanson française, de Gainsbourg à Barbara en passant par Brassens.
Pour l’occasion, André Manoukian partage des anecdotes personnelles ou méconnues sur trois titres français.
1. "Les feuilles mortes", bide devenu standard
"Ce qui est drôle, c’est que c’est l’une des chansons françaises les plus connues au monde mais, à sa sortie, c'était un immense bide. Avec le temps, c’est devenu un standard de jazz incontournable, Autumn Leaves, de Bill Evans, et il se trouve que c’est le premier morceau que j’ai joué aux États-Unis, à la Berklee College of Music, à Boston. C’est une chanson qui veut dire beaucoup pour moi. Un standard, ça dure l’éternité, alors qu’un tube, ça dure le temps d’un été."
2. "La Javanaise", un râteau comme inspiration
"Déjà, c'est une chanson incroyable qui se balade entre le majeur et le mineur. C’est Juliette Gréco, elle-même, qui m’avait raconté les circonstances dans lesquelles Serge Gainsbourg avait écrit cette chanson. L’histoire est simple: elle l’avait invité chez elle, ils ont dansé un peu, et ça n’a pas été plus loin que ça. Serge Gainsbourg serait rentré chez lui tellement frustré qu’il a écrit la chanson d’un seul jet. "De vous à moi, vous m’avez eu, mon amour", chante-t-il. Comme quoi, parfois, c’est bien de se prendre un râteau."
3. "Les lacs du Connemara", l’heureux hasard
"Ce n’est pas une chanson qu’on va jouer, mais c’est pour moi l’anecdote la plus drôle sur la création d’un titre. Le compositeur, Jacques Revaux, s’en va en week-end avec Pierre Delanoë, le parolier, et Michel Sardou pour composer. Il emmène l’un des premiers synthétiseurs à avoir un fantastique son de violon, sauf que, pendant le voyage, il y a un choc, et à la place du violon, c’est un bruit complètement horrible de cornemuse qui en sort. Sardou leur demande alors de créer une chanson sur l’Écosse. Le parolier sort dans le village, se rend au tabac presse et cherche un guide sur le pays. Rien en stock, seulement un prospectus sur l’Irlande, et c’est comme ça que la chanson est née. Un bel exemple de sérendipité!"
>> Lundi 21 juillet à 21h, ouverture 20h. Villa Ephrussi de Rothschild, Saint-Jean-Cap-Ferrat. 35 euros, réduit 7 à 17 ans 20 euros. www.villa-ephrussi.com
commentaires