Etre juré dans un festival de séries, c’est comment? Ces deux stars rencontrées à Monte-Carlo nous expliquent
L’Australienne Rachel Griffiths ("Six Feet Under") et le Canadien John Reardon ("Hudson a Rex") étaient membres du jury fiction du dernier Festival de télévision de Monte-Carlo, un rôle complexe.
Article réservé aux abonnés
Mathieu FaurePublié le 23/06/2025 à 12:00, mis à jour le 23/06/2025 à 12:00
John Reardon. Photo J-F. O.Photo J.-F Ottonello
Un accent australien, un accent canadien, le rendez-vous avec Rachel Griffiths, actrice phare de la série de HBO Six Feet Under, et l’acteur John Reardon, star des sept saisons de Hudson & Rex, était un test auditif pour mesurer le delta des différents accents en langue anglaise. Les deux artistes ne se connaissaient pas mais venaient de passer cinq jours ensemble au Festival de Télévision de Monte-Carlo où ils étaient membres du jury fiction présidé par Judith Light. Une expérience intense et nouvelle pour ces deux habitués des séries sur laquelle ils sont revenus.
Que retenez-vous de votre expérience en tant que jury dans un festival de séries?
John Reardon: C’était amusant. C’était un bon processus, une bonne découverte. C’était beaucoup de travail. Deux jours complets de visionnage et, ensuite, nous avons discuté pour arriver à des conclusions. C’était intéressant d’entendre les avis de chacun, d’en débattre entre nous. Nous étions six acteurs dans le jury, avec des avis différents.
Rachel Griffiths: Je pense que le plus difficile, c’est de juger un seul épisode. J’ai joué dans beaucoup de séries et parfois les épisodes fascinants arrivaient en troisième saison. Là, il faut se contenter du pilote. C’est difficile car il faut réussir à deviner le développement des personnages. On est des juges mais pas vraiment des juges en même temps mais c’est un exercice enrichissant.
Vous regardez la série en tant que spectateur ou comme professionnel?
J. R.: Ça dépend du projet. J’aime quand je deviens un spectateur parce que ça signifie que la série m'a eu. (rires)
R. G.: Oui, par exemple j’ai regardé récemment Adolescence et ils m’ont embarqué d’entrée. J’ai été happée dès les premières scènes. J’ai mis du temps à mesurer que c’était une série en plan séquence et en temps réel, qui est un point de vue technique, car je m’étais focalisée uniquement sur l’histoire, les acteurs. J’aime quand il y a une approche créative pourtant mais là, l’humain a été au-dessus de tout.
J. R.: C’est un tout, parfois ce sont des choses que tu penses connaître mais que la série te montre d’un angle nouveau. Un cocktail que tu as toujours aimé et que tu redécouvres, un plat, c’est toujours étonnant quand on chamboule tes habitudes tes certitudes.
Qu’est-ce que cela vous apporte, personnellement, d’être juré?
R. G.: Je suis Australienne alors j’ai grandi avec une certaine norme, et en travaillant en Europe, aux USA, j’ai découvert d’autres formats, d’autres manières d’écrire, de filmer. Au fond, je suis un adaptateur. Et ce genre de Festival permet de rencontrer d’autres acteurs avec un autre passif, une autre expérience, une autre manière de jouer, de consommer. Cela me nourrit. Et puis j’aime regarder des séries dans d’autres langues, en allemand, en français, ce sont des choses qui vous nourrissent.
J. R.: Cette expérience à Monaco a été très revigorante. Humainement, ce sont des rencontres qui vont nous lier à vie. Quand vous êtes dans une salle à regarder des séries et que vous êtes émus, que vous riez ensemble, que vous vous livrez pour débattre autour d’un palmarès, cela vous lie à vie. C’est rare de trouver des gens qui s’intéressent aux mêmes détails que vous alors il faut être capable d’expliquer ce qui vous touche et pourquoi cela vous touche. D’un point de vue extérieur, c’est assez rare de trouver des gens qui on prit du plaisir à regarder des séries dans une salle obscure pendant plusieurs heures, à en discuter, alors qu’ils sont à Monaco sous 35 degrés alors que vous êtes à côté de la mer et d’hôtels avec piscine. (rires)
Quelle est votre série culte?
R. G.:MASH. C’était une comédie qui a donné lieu au film plus tard. C’était hilarant. Les personnages étaient fantastiques. Alan Alda, qui jouait Hawkeye pouvait passer de l’angoisse à l’espoir, du rire aux larmes. À travers cette série ambitieuse pour son époque, à part pour sa représentation des femmes, j’ai adoré. J’étais très jeune quand je l’ai vue mais je n’ai jamais rien vu de mieux.
J. R.:Reilly, l’as des espions, une série d’une saison de la BBC avec Sam Neill. Un mélange entre James Bond, des héros d’espionnage à la John le Carré et beaucoup de modernité. J’aimais ce genre de personnage, un peu comme Magnum.
Le jury fiction du Festival TV de Monte-Carlo (qui s’est achevé le 17 juin dernier) présidé par Judith Light, était composé de Rachel Griffiths, John Reardon, Eriq Bouaney, Brendan Fitzgerald, Gabrielle Lazure et Sarah Rafferty.
Rachel Griffiths et John Reardon.Photo AFP et Jean-François Ottonello.
commentaires
ads check
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! :)
Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe
Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une
information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur
Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires
ressentis comme intrusifs.
Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo
afin de débloquer l'accès au site lors de votre session
Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.
Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.
Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.
commentaires