Prendre la mer n’a pas été de tout repos en 2024. Et les conditions météorologiques ne représentaient pas forcément la principale crainte des marins. En témoigne le bilan annuel 2024 publié par le Maritime Information Cooperation & Awareness Center (MICA Center) basé à Brest.
"Les conflits armés terrestres débordent de plus en plus vers les espaces maritimes, impactant la liberté de navigation et la sécurité des infrastructures portuaires", déclare le centre d’expertise français.
La situation en mer Rouge et dans le détroit de Bab-el-Mandeb illustre parfaitement cette "aggravation des menaces pesant sur la sécurité maritime mondiale". Ainsi, 124 navires ont été ciblés par les rebelles Houthis au cours de l’année passé, contraignant le trafic maritime à faire le tour de l’Afrique via le cap de Bonne-Espérance.
Dans la même zone géographique, au large de la Somalie, la piraterie, qui avait fortement reculé ces dernières années, est repartie à la hausse. À l’échelle du globe, les actes de piraterie ont augmenté de 110% en 2024!
Expansion de la criminalité maritime
Pour des raisons bien différentes certes - la guerre que la Russie livre à l’Ukraine depuis bientôt trois ans -, naviguer en mer Noire n’est pas plus conseillé. "Les infrastructures portuaires y ont été particulièrement endommagées, tandis que le développement massif d’une dark fleet (1) présente un enjeu de sécurité et de sûreté maritime", explique encore le MICA Center.
À cela s’ajoutent encore "une augmentation alarmante des flux de stupéfiants en provenance d’Amérique latine (...), le brigandage dans les détroits de Singapour, le golfe de Guinée et les Caraïbes". Ou encore "la pêche illicite, non déclarée et non réglementée qui menace toujours la sécurité alimentaire de populations dépendant de leurs ressources halieutiques, notamment en Afrique de l’Ouest et dans l’océan Indien".
1. Flotte fantôme, notamment de pétroliers, utilisée par les Russes pour contourner les sanctions occidentales.
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