La rivalité entre écrans et livres pour capter l'attention bascule de plus en plus en faveur des premiers, selon une étude publiée mardi 8 avril par le Centre national du livre.
Ce baromètre bisannuel intitulé "Les Français et la lecture" voit s'accélérer la tendance à la réduction du temps consacré au livre. La part des sondés qui déclarent lire "moyennement" ou "beaucoup", tombée à 56%, n'avait jamais été aussi faible depuis la première enquête de ce type en 2015.
"Cette baisse concerne toutes les catégories", selon l'institut Ipsos, qui a réalisé ce sondage en interrogeant 1.001 personnes de 15 ans et plus par téléphone fin janvier et début février.
22 minutes de lecture par jour pour les 35-49 ans
"La lecture est menacée. Les données révélées par notre baromètre sont inquiétantes", a affirmé dans un communiqué Régine Hatchondo, la présidente du CNL, établissement public de promotion du livre.
Par rapport à 2023, "le temps passé à lire chaque semaine dans le cadre des loisirs diminue de 10 minutes par jour, soit plus d'une heure par semaine", résume Ipsos.
Il est estimé par les sondés à 3 heures 40 par semaine, soit 31 minutes par jour (contre 41 minutes deux ans auparavant). Ce temps est le plus faible chez les 35-49 ans (22 minutes par jour) et le plus élevé chez les 65 ans et plus (46 minutes par jour).
Ils n'arrivent pas à se "concentrer suffisamment"
Chez les lecteurs, comme raison qui empêche de lire plus, 68% répondent qu'ils n'ont "pas le temps", 61% qu'ils préfèrent "d'autres loisirs", 47% qu'ils lisent "autre chose que des livres" et 32% qu'ils arrivent pas à se "concentrer suffisamment".
Concernant les points de vente des livres papier, les grandes surfaces culturelles (type Fnac, Espace E.Leclerc ou Cultura) arrivent en tête (fréquentées par 75% des sondés), dépassant désormais les librairies (66%), et devant les sites internet marchands (51%).
Raisons invoquées pour ne pas aller en librairie: leur éloignement (50%), le fait que le livre souhaité n'est pas toujours en stock (32%) et des prix perçus comme "plus élevés qu'ailleurs" (31%) alors que la loi impose un prix unique pour les livres neufs quel que soit le lieu d'achat.
commentaires