"On vient, on gagne et on s’en va": Toulon sort les muscles et bat Montpellier pour le premier match de la saison

Dans le sillage de son capitaine David Ribbans, monstrueux physiquement, le RCT s’est offert le scalp de Montpellier, 27 à 17. Les Varois lancent parfaitement leur saison.

Florian Dalmasso, à Montpellier Publié le 07/09/2025 à 07:40, mis à jour le 07/09/2025 à 07:44
Omniprésent face à Montpellier, David Ribbans a parfaitement guidé son équipe. Photo Valérie Le Parc

Avouez que, ce matin au café, vous avez le sourire! Et il y a de quoi. Toulon n’avait plus gagné sa première journée à l’extérieur depuis 2019… mais, ça, c’est désormais du passé.

À grands coups d’épaule de David Ribbans, capitaine omniprésent face à Montpellier, la bande à Mignoni ramène un succès (déjà) précieux de l’Hérault.

"C’est sûr que ça fait du bien", sourit Gaël Dréan, auteur de son premier essai officiel de la saison (il en avait déjà marqué trois sur les amicaux).

Un Breton d’ailleurs très sobre au moment de raconter son action: "Je crois qu’on a un ballon pas trop propre au départ, Baptiste [Serin] me fait la passe, je pousse et ça marche."

Dans les faits, à la 7e minute, l’ailier, bien décalé par son demi de mêlée sur les 35mètres, prend Ali Price à la course et élimine Donovan Taofifénua d’un joli coup de pied par-dessus… avant de recentrer sa course entre les perches. Imparable.

Ribbans, capitaine modèle

S’il a permis à son équipe de prendre d’entrée le score, ses coéquipiers n’ont pas eu besoin de réveil pour entrer dans leur match.

Bien "allumés", pour paraphraser Pierre Mignoni, les Toulonnais ferraillent dur. "David [Ribbans] a été énorme dans ce domaine", raconte même son coach, pourtant pas adepte de sortir un homme du collectif.

Mais il faut dire que samedi soir, son capitaine a impressionné. Emprunté sur la fin de saison dernière, l’avant le plus utilisé de l’exercice précédent est revenu sacrément fort.

Dans son sillage, Toulon domine largement les débats en première période. Un sentiment partagé par Auguste Cadot, trois-quarts centre montpelliérain: "Ils ont été très agressifs au sol. Le rugby passe par la confrontation physique. Si on subit, on ne peut pas attaquer. Il n’est même pas question de parler de stratégie ou de tactique. Sur l’agressivité, l’intensité… on s’est fait bouffer dans la guerre des rucks."

Et avec des ballons propres, Toulon se met à développer son jeu. En témoigne le superbe essai en première main de Marius Domon.

À la sortie d’une mêlée, l’habituel distributeur Juan Ignacio Brex relève les mains, feinte la passe et prend l’intervalle. Il transmet à Oliver Cowie qui sert parfaitement Marius Domon et met, par la même occasion, un coup de massue au MHR (32e, 3-21 à ce moment-là).

Entre-temps, le déjà très bien intégré Zach Mercer avait permis à Toulon de prendre le large avant la demi-heure de jeu (27e, 3-14).

"Il a fait un très grand match, amende Pierre Mignoni. Il n’avait pas joué depuis presque dix mois. Je ne l’ai d’ailleurs pas ménagé sur les amicaux, il avait besoin de rythme. Il nous apporte ce lien avec les trois-quarts mais il le sait, à Toulon, on a besoin d’un n° 8 qui combat, qui ferraille et travaille dur. Il l’a bien fait."

"On a réussi à créer des ballons lents"

Largement devant (24-3) sans être pour autant transcendant, Toulon a géré sa seconde période. Ou subi, on vous laisse choisir.

"On a échappé un peu à la remontada qui, vous l’imaginez, ne m’a forcément pas vraiment plu", enchérit le technicien varois. Effectivement, sur ces 40 minutes, Toulon n’inscrira que trois petits points et encaissera deux essais (de Nouchi à la 45e et Banks à la 72e).

Mais, même sans ballon, ce RCT a retrouvé ce qui a fait sa force au cœur de la saison dernière. Pierre Mignoni détaille: "On a montré beaucoup de solidarité. Au-delà de notre attaque où on aurait pu être bien plus efficaces. On a été très solidaires en défense. On a réussi à créer des ballons lents. Pour ça, il fallait beaucoup circuler, bien se redistribuer. On a pu les freiner sur leur jeu frontal qui est fait de collision. C’était la clé." Les 188 plaquages réalisés en sont la preuve.

Une fois ce Montpellier parfaitement analysé et cadenassé, Toulon a pris un malin plaisir à le sanctionner. "On vient, on gagne et on s’en va", hurlaient, en tribunes, les Toulonnais. C’est le constat!

"Plus en avance que l’an dernier au même moment de la saison", dixit Pierre Mignoni, le RCT ramène enfin un succès de l’extérieur en ouverture. Et s’il parvient à verrouiller ses deux prochaines réceptions à la maison, ce Toulon-là sera déjà bien installé.

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