Le maire de Menton encore entendu par les enquêteurs.
Alors qu’il est déjà convoqué lundi 2 juin au commissariat Auvare afin d’être entendu avec Mathieu Messina sur les possibles détournements de fonds à la SPL Ports de Menton, Yves Juhel a été placé en garde à vue dans le cadre d’une autre affaire cette semaine. C’était le 27 mai. "Une garde à vue de quelques heures", selon une source policière.
Son ancien bras droit dénonce un "harcèlement moral"
"Oui, c’est dans ce contexte particulier et éminemment regrettable que le maire a été entendu il y a quelques jours par les services de police à la suite d’une plainte déposée contre lui par Éric Le Floch pour harcèlement moral", confirme maître Philippe Soussi à Nice-Matin.
Eric Le Floch qui vient d’être réintégré [Ce n’est pas la première fois, lire nos précédentes éditions] par décision du tribunal administratif dans ses fonctions à la mairie de Menton. Un long bras de fer entre le directeur général des services et le maire. Eric Le Floch avait réalisé un signalement au procureur de la République au sujet d’irrégularités dans le marché des déchetteries de la Carf.
Yves Juhel avait évoqué une rupture de confiance pour écarter son bras droit. Qui avait également porté plainte pour harcèlement moral. "Je n’imagine pas un instant que cette plainte baroque, grotesque et farfelue ait une quelconque suite mais il est préoccupant de constater une tentative manifeste d’instrumentalisation de la justice à des fins personnelles ou politiques", conclut maître Soussi.
L’enquête sur la SPL Menton s’accélère
Lundi 2 juin, le maire de Menton sera de nouveau entendu par la police. Cette fois dans le cadre de l’enquête sur les possibles détournements de fonds à la SPL Ports de Menton. "Je vous confirme qu’Yves Juhel est convoqué par les enquêteurs ce lundi", répond l’avocat du maire, Me Philippe Soussi. Qui se refuse à commenter "en respect du secret de l’instruction".
"Je note, en revanche, que cette préoccupation n’est pas partagée par tout le monde", ironise l’avocat niçois d’Yves Juhel. Il vise le principal protagoniste de cette affaire "Mathieu Messina qui n’hésite pas, accuse l’avocat, à se répandre dans la presse depuis déjà bien longtemps, manifestement pour tenter de nuire à M. Juhel".
Une date de procès rapide
Pire encore, maître Soussi note "avec stupéfaction", que l’ancien patron des ports, accusés d’avoir utilisé la carte bancaire et le chéquier de la SPL à des fins personnelles, "semble détenir des informations sur les suites de cette procédure, informations que je n’ai pas moi-même car je n’ai pas à les avoir".
Mathieu Messina et Yves Juhel pourraient être déférés, dans la foulée de leur audition, devant le procureur de Marseille qui pourrait leur remettre une CPPVCJ: une convocation par procès-verbal avec placement sous contrôle judiciaire. Ils seraient alors renvoyés devant un tribunal correctionnel sans passer devant un juge d’instruction. Autre possibilité : l’ouverture d’une information judiciaire, avec placement en examen ou sous le statut de témoin assisté.
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