La justice française autorise la libération conditionnelle de Serge Atlaoui, ex-condamné à mort en Indonésie

Après vingt ans de détention, l'aboutissement du combat judiciaire pour Serge Atlaoui: la justice française a validé mardi la libération conditionnelle de l'ex-condamné à mort en Indonésie pour narcotrafic, transféré en France en février dernier.

AFP Publié le 15/07/2025 à 18:24, mis à jour le 15/07/2025 à 18:24
Serge Atlaoui, ex-condamné à mort en Indonésie pour narcotrafic, au côté de son avocate indonésienne Nancy Yuliana Sanjoto lors d'une audience à Tangerang, le 11 mars 2015. AFP/Archives / ROMEO GACAD

Le tribunal d'application des peines de Seine-et-Marne, compétent pour la prison de Meaux-Chauconin où Serge Atlaoui est actuellement incarcéré, a autorisé la libération conditionnelle de l'artisan-soudeur de 61 ans, a appris l'AFP auprès de son avocat et du parquet de Meaux.

"Ça a été un très long combat, il était hors de question que je baisse les bras à quelque moment que ce soit. C'est pour moi un très grand moment aujourd'hui et cela va l'être pour lui dès qu'il va sortir", a déclaré à l'AFP son avocat historique Richard Sédillot.

Serge Atlaoui devrait sortir de prison "dans les prochains jours", selon son conseil.

"La mesure sera effective à compter du 18 juillet 2025" et comporte notamment des obligations de suivi par un juge d'application des peines, a ultérieurement détaillé le parquet de Meaux dans un communiqué de presse.

"Libérable le 12 novembre 2035, Serge Atlaoui était éligible à la libération conditionnelle, en application des règles nationales françaises, depuis le 26 mars 2011", a précisé le procureur de Meaux, Jean-Baptiste Bladier, dont le parquet avait requis la libération conditionnelle du Français.

Originaire de Metz, Serge Atlaoui a été arrêté en 2005 dans une usine près de Jakarta où des dizaines de kilos de drogue avaient été découverts et les autorités l'avaient accusé d'être un "chimiste".

Le Français s'est toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique.

Initialement condamné à la prison à vie, il avait vu la Cour suprême indonésienne alourdir la sentence et le condamner à la peine capitale en appel en 2007.

Lutte contre la peine de mort

Manifestation de soutien pour Serge Atlaoui le 25 avril 2015 à Metz. AFP/Archives / ALEXANDRE MARCHI.

L'affaire avait fait grand bruit en Indonésie, où la législation antidrogue est l'une des plus sévères du monde. Mais aussi en France où des personnalités s'étaient mobilisées pour le soutenir, en faisant un symbole de la lutte contre la peine de mort.

Serge Atlaoui devait être exécuté aux côtés de huit autres condamnés en 2015, mais avait obtenu un sursis après une pression diplomatique intense de la part des autorités françaises.

Suite à un accord diplomatique, il a finalement été transféré en France en février dernier et initialement écroué à la prison d'Osny, dans le Val-d'Oise.

Son retour en France avait confronté la justice au cas inédit d'adaptation en droit français d'une peine capitale, abolie dans le pays depuis 1981. La justice française n'était pas compétente sur le fond de l'affaire, définitivement jugée en Indonésie, et pouvait seulement se prononcer sur la peine de Serge Atlaoui.

Le parquet de Pontoise avait alors requis à son encontre une réclusion criminelle à perpétuité, en estimant que la peine de mort étant la plus haute peine possible, il fallait lui substituer celle qui était la plus "rigoureuse" dans la législation française.

Conformément à la plaidoirie de son avocat, le tribunal lui avait finalement décerné la peine maximale encourue en France pour la fabrication et la production de stupéfiants en bande organisée, à savoir 30 ans de réclusion criminelle.

"Aujourd'hui, j'ai une pensée toute particulière pour Robert Badinter car c'est lui qui avait dirigé le dossier de M. Atlaoui vers mon cabinet. S'il avait été encore vivant, il aurait été très heureux de ce dénouement", a déclaré Me Sédillot en hommage à l'emblématique avocat et garde des Sceaux qui avait obtenu l'abolition de la peine de mort en France.

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