"Ce sont des infractions particulièrement ignobles! C’est un pervers au comportement abject avec une volonté délibérée de nuire à la famille souveraine de Monaco. Dégradant! Humiliant! Offensant! Outrageant! Il y a tout le spectre de l’horreur avec des insultes à caractère sexuel et des violences extrêmement graves, psychiques, traumatiques. Des agressions, des salissures qui donnent du plaisir au prévenu et nourrissent des détracteurs sur le Web. Quand on a vu ces photos, on ne les enlève pas facilement de son esprit. Elles perdurent! Ce sont des dégoûts, des hontes, des tristesses profondes. Prononcez des dommages conséquents afin que cet individu conserve sur ses épaules le poids pénal le plus longtemps possible. Cette tragique transgression à un préjudice global pour les personnes que je représente: 75.000 euros".
Me Alain Toucas, l’avocat parisien des parties civiles, est à la barre. Sa voix porte dans le prétoire, afin d’obtenir du tribunal correctionnel une sanction sévère. Il est scandalisé par la conduite du prévenu, un Turinois, après la description des images.
Un triste événement inattendu commis au cours de l’année 2020. Cet Italien, quadragénaire à l’époque des faits, positionnait les visages des jeunes princesses sur des images à caractère pornographique où il mettait ses attributs en scène.
Un mandat d’arrêt international émis
Au cours de l’instruction du dossier, le président Jérôme Fougeras Lavergnolle évoque "le petit cadeau", ces trois mots qui figuraient dans l’objet du courriel accompagné des photomontages aux attitudes obscènes jointes. "A la suite d’une plainte, les enquêteurs sont remontés au prévenu, localisé dans la capitale du Piémont. Avec plus de quatre mille fichiers répertoriés dans son ordinateur, ce personnage apparaît comme un habitué des montages d’images photographiques. En garde à vue en Italie, il a demandé le droit de garder le silence. Convoqué en Principauté, il n’a jamais répondu à la requête. Malgré l’émission d’un mandat d’arrêt international, cet individu brille encore par son absence."
Ultimes précisions du magistrat: aucune trace de transmission n’a été décelée sur des sites tendancieux. Quant au casier judiciaire du prévenu, il est mentionné une seule condamnation en 2015 en Italie pour injures et harcèlement.
"C'est un viol moral de l'image de la victime"
Le parquet a fait part de ses regrets de ne pas voir cet homme à la barre. "Voulait-il réaliser, communiquer son fantasme, au lieu de le garder secret sur sa tablette, s’interroge le premier substitut Valérie Sagné. C’est un viol moral de l’image de la victime. Envoyer le courriel quatre fois de suite, c’est vouloir porter l’offense à la famille princière. Quel drôle d’être! Jusqu’à chercher des photos sur des sites où l’on mange et l’on boit! Avec des postures pour satisfaire sa libido, on est dans une intentionnalité délétère. Il est prévu dans la loi monégasque, pour un délit d’offense, de trois mois à un an de prison ferme. Je requiers six mois!"
Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public et ordonné le versement d’un total de 27.000€ aux parties civiles.
*Assesseurs: Geneviève Vallar et Alexia Brianti.
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