"Il m’a trahi pour justifier sa réputation". Au premier jour du procès Pastor, Janowski s'en prend à Dupond-Moretti

Le procès en appel de l’affaire Pastor-Darwich s’est ouvert ce lundi à Aix-en-Provence. Une première journée conclue sur une sortie remarquée du principal accusé contre le ténor devenu Garde des Sceaux.

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Christophe CIRONE Publié le 18/10/2021 à 19:42, mis à jour le 26/10/2021 à 13:17
Wojciech Janowski a perdu de sa superbe, depuis ses années sous les ors monégasques en tant que consul de Pologne en Principauté. (Photo archives NM)
Me Jean-Jacques Campana (à son arrivée à la cour d’assises, ce lundi à Aix) a repris la défense de Janowski, après la brouille entre son client et Me Eric Dupond-Moretti. Photo Franz Chavaroche.

"Je ne suis pas coupable, M. le président. Je suis innocent! L’avocat va tout vous expliquer."

Premier jour du procès Pastor en appel, premières déclarations pour Wojciech Janowski. Le gendre d’Hélène Pastor maintient sa position exprimée en première instance, ici même, devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône: non, il n’a pas commandité l’assassinat de la milliardaire monégasque. Et non, il n’a pas digéré la plaidoirie de Me Eric Dupond-Moretti.

Le célèbre pénaliste, désormais ministre de la Justice, avait assuré la défense de Wojciech Janowski à l’automne 2018. Au moment des plaidoiries, coup de théâtre: Me Dupond-Moretti déclarait son client "coupable d’avoir commandité l’assassinat d’Hélène Pastor. Ces mots que vous attendiez de lui sortent de ma bouche." Janowski aurait donc ordonné un assassinat, et non deux. Mais Janowski s’en est défendu. Il a porté plainte contre Me Dupond-Moretti, et fait appel à Me Jean-Jacques Campana pour prendre sa suite.

"Il n’a même pas lu le dossier!"

Ce lundi après-midi, à Aix-en-Provence, le président Patrick Ramael invite les accusés à indiquer leur position. Tour à tour, chacun confirme sa version en quelques mots. Janowski, lui, se montre bien plus disert. Il se lance dans une diatribe contre Eric Dupond-Moretti.

"Mon avocat a plaidé coupable sans me consulter. Il m’a trahi. Il m’a demandé un mandat à signer deux jours avant le procès. J’ai refusé. Je n’ai rien fait! Je lui ai demandé de ne pas plaider coupable. Il a plaidé pour lui-même. Il n’avait aucune connaissance du dossier. Rien, rien. Il n’a même pas lu le dossier!"

à 72 ans, dont sept ans et demi de réclusion criminelle, Wojciech Janowski a perdu de sa superbe. Mais l’ex-consul de Pologne à Monaco retrouve du peps, et une certaine fluidité en français, pour régler ses comptes avec "Acquittator". "Mon avocat, Dupond-Moretti, sans mandat, a cru bon d’avouer à ma place ma participation à l’assassinat de Mme Hélène Pastor. Sans doute pour justifier sa réputation, en ajoutant un acquittement pour M. Mohamed Darwich" - le majordome égyptien tué aux côtés d’Hélène Pastor, le 6 mai 2014 à Nice.

Aux cas où subsisterait encore un doute, le président Ramael demande à Janowski s’il ne reconnaît pas les faits. "Du tout! Du tout!", martèle l’accusé principal, condamné à perpétuité en première instance.

Il a désormais quatre semaines d’audience pour convaincre les jurés que ses aveux en garde à vue étaient infondés. Il aura fort à faire. Ce mardi, les enquêteurs de la PJ de Nice vont retracer l’enquête hors norme qui l’a désigné comme le commanditaire de ce double assassinat.

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