"Il est temps d’avouer", lance Gildo Pastor à Wojciech Janowski devant la cour d'assises

Le fils d’Hélène Pastor, assassinée à Nice en 2014, témoignait ce vendredi matin devant la cour d’assises d’appel des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence.

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Grégory Leclerc (gleclerc@nicematin.fr) Publié le 29/10/2021 à 14:10, mis à jour le 29/10/2021 à 14:10
Gildo Pastor, à la sortie de son audition de la cour d’assises d’appel des Bouches-du-Rhône ce vendredi matin. Photo G. L.

"Pallanca-Pastor Gildo, 54 ans, consul général de Monaco à New-York." Il est 10h05 à la barre de la cour d’assises d’appel des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence. L’audition très attendue de Gildo Pastor débute.

Le milliardaire, qui se remet lentement de deux AVC, a obtenu l’autorisation d’être installé sur une chaise en bois, face au micro. Il est de trois quarts par rapport aux jurés, et tourne le dos au principal accusé, Wojciech Janowski.

Chaussé de baskets noires, il porte une veste beige et une écharpe bleue et blanche nouée autour du cou. Gildo Pastor parle avec la main droite posée sur la cuisse et la gauche sur la table.

Son audition devant la cour lui a permis d’évoquer la mémoire d’Hélène Pastor. Et surtout les suspicions qu’il nourrissait, et que sa mère semblait nourrir selon lui, envers son gendre polonais.

Des doutes, très vite, sur le rôle de Janowski

"Fin décembre 2013, ma mère m’a fait venir et m’a dit je crois que Wojciech veut la mort de toi et moi", lâche Gildo Pastor.

Ses doutes, il les avait déjà dits à la PJ de Nice, le jour de la mort d’Hélène Pastor, hors audition.

Le président de la cour d’assises d’appel a d’ailleurs demandé ce vendredi matin à pouvoir entendre dans les jours qui viennent la femme de Gildo Pastor, restée à New-York. Pour qu’elle puisse dire quand, exactement, son mari lui a fait part de ses interrogations sur le rôle du principal accusé.

Hélène Pastor se questionnait-elle également? L’avocat général rappelle qu’en 2014, un proche de Gildo Pastor confiait à la police: "Elle considérait que son gendre représentait un danger pour sa vie."

Si sa sœur Sylvia semblait heureuse aux côtés de Wojciech Janowski - ce qui incitait la famille à laisser faire, selon Gildo - des choses clochaient. "Je savais, parce que j’en parlais à ma mère, que ses diplômes n’étaient pas les bons." Il s’était effectivement inventé un glorieux passé universitaire à Cambridge, notamment.

Le gendre était-il intéressé financièrement? "Oui", confirme-t-il. Un peu plus tôt dans la matinée, on apprenait que sa sœur Sylvia avait lâché plus de 7,5 millions d’euros en 18 mois à son compagnon, soit en son nom propre, soit en celui de ses sociétés.

Réclamer justice pour sa mère

Gildo Pastor s’exprime lentement mais son élocution s’est nettement améliorée depuis le premier procès. L’homme semble plus apaisé. Mais il se demande si ses AVC ne sont pas la suite d’un empoisonnement. Il a déposé plainte pour cela. L’instruction est en cours.

Il fond en larmes, et en déchirants sanglots, à l’évocation d’une visite à sa maman, à l’hôpital, après qu’elle a été victime de la fusillade.

Mais il se reprend et se tourne d’un coup vers Wojciech Janowski: "Si on est un homme, il est temps d’avouer." Un sourire narquois, ou un rictus, se dessine en réponse sous le masque de l’accusé.

Depuis le début de l’audition de Gildo Pastor, le commanditaire présumé ne perd pas une miette des débats. "Ma mère me disait qu’elle demandait à ma sœur de se méfier de Janowski", témoigne Gildo.

Sur le banc des parties civiles, Sylvia Ratkowski-Pastor, sa sœur, de six ans son aînée, secoue vigoureusement la tête. "Ma mère ne m’a jamais dit cela", prend-elle la peine de venir dire au micro.

Hélène Pastor avait-elle relayé ses soupçons sur son gendre à sa fille? On n’en saura pas plus. Au terme d’une heure et quarante-cinq minutes d’audition, Gildo Pastor repart.

Depuis le début de ce procès, il est là pour porter la voix de sa mère. Et surtout réclamer justice en son nom.

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