C’est une prévenue particulière qui a comparu ce mardi après-midi devant le tribunal correctionnel de Nice.
Zace Enkeledja, longue chevelure blonde décolorée toute de noir vêtue, avait été condamnée le 13 décembre 2022 par le Cour d’assises spéciale de Paris pour association de malfaiteur dans le cadre du procès de l’attentat du 14-Juillet à Nice. Cette femme d’origine albanaise, aujourd’hui âgée de 52 ans, était présente lors de la transaction pour l’arme qui avait été retrouvée en possession du terroriste dans le camion, elle avait assuré la traduction au moment de la transaction.
Des faits qu’elle avait alors niés en bloc et pour lesquels elle a été condamnée à 5 ans de prison, dont trois ferme.
Ce mardi, c’est pour trafic de cocaïne qu’elle comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nice. On reproche à cette femme connue dans le milieu de la drogue sous le surnom de l’Albanaise d’avoir fait de son domicile, au dernier étage d’un immeuble de la rue Vernier à Nice, un point de deal depuis lequel elle fournissait régulièrement des clients en pochons de cocaïne de 1 gramme. Un trafic auquel elle s’adonnait alors qu’elle était placée sous bracelet électronique.
Celle qui s’était illustrée devant la cour d’assises spéciale de Paris pour un comportement désinvolte en total décalage avec la gravité des faits, puisqu’à plusieurs reprises le président du tribunal lui avait fait remarquer son attitude et ses retards répétés, ne semble pas avoir retenu la leçon.
A nouveau dans le box des accusés, ce mardi, elle a tenté à plusieurs reprises d’interrompre la cour. Elle sera recadrée par l’assesseur chargée du résumé des faits.
Zace Enkeledja va ensuite, à nouveau, tout nier en bloc. Et jouer la victime: "Merci de m’aider" dit-elle à la cour.
Les 9 pochons de cocaïne retrouvés sous son lit? "C’est ma consommation personnelle". L’argent en liquide dans son appartement? "C’est ce que je gagne en faisant des passes". Le pochon de cocaïne retrouvé chez cette femme qui sortait de chez elle? "C’est pas moi qui lui ai donné. À Nice, tout le monde a son gramme de coke dans la poche. Moi je ne suis pas vendeuse, juste consommatrice. Et si elle a dit aux policiers que c’est moi qui lui ai vendu, c’est faux, elle veut me nuire car j’ai couché avec son mari."
"La personnalité de Madame pose problème"
Lors de ses réquisitions, le procureur de la République Ludovic Manteufel a clairement mis en avant que " ce qui pose problème dans cette affaire c’est assurément la personnalité de Madame déjà condamnée par rapport à l’attentat de Nice. Et alors qu’elle purgeait sa peine sous bracelet électronique, elle s’adonne à un trafic de cocaïne. Et c’est la deuxième fois, puisqu’elle a déjà été condamnée pour les mêmes faits en 2018". Il poursuit, "Et puis Madame conteste les faits avec tant aplomb alors que tout l’accable. Vous avez assez d’éléments pour rentrer en condamnation."
Il requiert deux ans de prison et une interdiction de séjour dans les Alpes-Maritimes de 5 ans.
À la défense, en quelques minutes qui vont s’avérer peu convaincantes, Me Foury va minimiser la saisie de drogue et appuyer sur le statut de victime de la prévenue: "7 grammes ce n’est pas une grosse quantité, elle vous a expliqué qu’il s’agissait là de sa consommation personnelle. Mme Zace doit plutôt être accompagnée, aidée et hospitalisée."
La cour se range finalement derrière les réquisitions du procureur: Zace Enkeledja est condamnée à deux ans de prison et se voit interdite de séjourner dans les Alpes-Maritimes pour une durée de 5 ans.
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