Il est environ 20h, quand les policiers s’approchent du jeune homme pour lui passer les menottes. Ce prévenu âgé de 19 ans comparaît en fauteuil roulant, une jambe en extension. Il a reçu une balle le 25 avril dernier, victime d’un probable règlement de comptes. Cela ne l’a manifestement pas refroidi.
Trois semaines plus tard, le voici impliqué dans une affaire de stups, dans le même quartier de l’Ariane à Nice.
C’est sur le boulevard du même nom, au n°104, que les policiers repèrent le petit manège de cinq individus. Un adolescent semble effectuer une transaction de stups. Il remet l’argent à un jeune homme sur un fauteuil roulant. Danial Ameri-Nassab est encore convalescent. Il a reçu une balle de petit calibre au mollet. Il sortait de l’hôpital. Le 7 avril, c’est la prison qu’il avait quittée. Une affaire de stups, déjà...
Des billets de banque cachés dans ses sous-vêtements
Contrôle. Les policiers saisissent sur lui une bombe lacrymogène, 8g de résine de cannabis et 450 euros en billets de banque... cachés dans ses sous-vêtements. Le fruit de la vente de sa PlayStation 5, assure-t-il. Comme le ton monte avec les policiers, il se redresse brusquement. L’indignation a des vertus thérapeutiques insoupçonnées...
Les policiers, puis les magistrats voient en lui le "banquier" d’un trafic de stups. Damian Ameri-Nassab s’en défend devant le tribunal correctionnel de Nice. Il se montre aussi peu loquace que coopératif.
L’ado lui a donné un billet? Pour faire de la monnaie, soutient-il sans rire. "Le tribunal peut tout entendre, mais il n’est pas obligé de vous croire...", réplique la présidente Isabelle Demarbaix-Joando.
L’ado, 17 ans, a rendez-vous au tribunal pour enfants. Une juridiction que Damian Ameri-Nassab connaît bien. Il a été condamné à sept reprises en tant que mineur. Le voici en état de récidive légale. La procureure Sandra Verbruggen requiert 30 mois de prison; le tribunal lui inflige 2 ans ferme pour transport d’une arme de catégorie D, transport et détention de stups, complicité d’offre ou cession. Il y ajoute les deux mois d’un sursis révoqué, fruits d’une précédente condamnation.
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