Bétharram: les victimes déposent de nouvelles plaintes mais déplorent un "manque de moyens" pour l'enquête

Le collectif des victimes de Bétharram a déposé un ultime lot de plaintes, portant à plus de 200 le nombre de témoignages recensés. Il dénonce l’inaction judiciaire face à des décennies de violences subies dans cet établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques.

La rédaction avec AFP Publié le 23/07/2025 à 14:16, mis à jour le 23/07/2025 à 14:19

Le collectif des victimes de Bétharram a déposé mercredi un septième et "probable dernier" corpus de 17 plaintes auprès du parquet du Pau, déplorant le "manque de moyens alloués à l'enquête" sur ce vaste scandale de violences sexuelles et physiques sur des enfants.

Ces 217 plaintes recensées par le collectif, dont une centaine portent sur des faits à caractère sexuel, mettent en cause 15 prêtres, presque tous décédés, et 4 laïcs ayant officié du milieu de 1957 à 2004 dans cet établissement catholique privé des Pyrénées-Atlantiques.

S'y ajoutent des plaintes déposées directement en gendarmerie ou commissariat, dont le nombre n'est pas communiqué par le parquet de Pau.

"On a insisté sur la question des moyens parce qu'il n'est pas normal que sur le dernier corpus déposé début avril les victimes n'aient toujours pas été entendues", a déclaré Alain Esquerre, porte-parole du collectif, après avoir été reçu par le parquet.

"Nous avions demandé des moyens supplémentaires à François Bayrou en février et il n'y a que deux enquêteurs en difficulté sur ce dossier tentaculaire", a-t-il ajouté.

Le 15 février, lors d'une rencontre organisée à Pau avec plusieurs victimes, le Premier ministre et maire de la ville avait promis de demander "des magistrats supplémentaires" pour "aller au bout" de l'enquête.

Le parquet de Pau a indiqué début juillet attendre l'arrivée d'un magistrat supplémentaire début septembre, sans savoir si c'était lié à cette enquête ou à son sous-effectif chronique.

"J'ai honte de la façon dont mon pays gère le sujet, on ne veut pas tellement réagir. L'affaire a déclenché du bruit, de la communication, mais rien ne se passe", enfonce Jean-Rémi Arruyer, ancien élève et membre du collectif. "Emmanuel Macron nous dit que l'imprescriptibilité n'est pas la meilleure voie, mais il propose quoi ? Rien, affaire classée", ajoute-t-il.

Les faits visés par ces nouvelles plaintes "sont malheureusement prescrits", précise Alain Esquerre. A l'image de ceux dénoncés par Didier Carrère-Laas, 55 ans, scolarisé entre 1981 et 1983 à Bétharram. Nouveau plaignant, il accuse l'ancien directeur, le père Carricart, décédé en 2000, et l'ancien surveillant surnommé 'Cheval' d'agressions sexuelles.

Dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en février par le parquet de Pau après une année d'enquête, seules deux plaintes non-prescrites ont conduit à la mise en examen pour viol et agression sexuelle d'un ex-surveillant de Bétharram. Deux autres mis en cause, dont 'Cheval', ont bénéficié de la prescription des faits.

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