La cour d’assises spécialement composée a condamné Brahim Aouissaoui à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une sûreté incompressible, ce mercredi soir. C’est ce qu’avaient requis les deux avocates générales dans la matinée. Le migrant Tunisien, en détention depuis le 7 décembre 2020, est reconnu coupable "d’assassinats et tentatives d’assassinats en lien avec une entreprise terroriste".
Pour assassinats et tentatives d’assassinats
Il est condamné à la plus sévère peine de prison qui existe en droit français pour avoir tué, le 29 octobre 2020, au sein de la basilique Notre-Dame, Nadine Devillers et Simone Barreto Silva, deux paroissiennes et Vincent Loques le sacristain. Et pour avoir tenté de faire subir le même sort à sept personnes, dont les 5 policiers municipaux qui l’avaient neutralisé, quelques minutes après son bain de sang.
La sixième fois depuis 1994
C’est la sixième fois seulement qu’une telle peine, avec une sûreté illimitée, est prononcée, la peine maximale possible, introduite dans le Code pénal en 1994, à l’initiative du ministre de la Justice de l’époque Pierre Méhaignerie, membre du gouvernement Balladur.
Au départ, elle ne s’appliquait qu’aux assassinats de mineurs de moins de 15 ans avec viol ou actes de barbarie.
En 2011 elle avait été étendue aux meurtres et tentatives sur les forces de l’ordre. En 2016, étendue encore aux crimes terroristes. En 2020, Salah Abdeslam avait écopé de cette perpétuité réelle, mais seulement pour les tentatives d’assassinats sur les forces de l’ordre: les attentats de Paris du 13 novembre 2015 dataient d’avant l’étendue aux crimes terroristes.
Pierrot le fou, Fourniret, Salah Abdeslam
Avant lui, ce sont des criminels de droit commun qui ont été envoyés en prison "à perpétuité". Pierre Bodein, dit Pierrot le fou en 2007, un an plus tard, le tueur en série Michel Fourniret, mort en prison en 2021, Nicolas Blondiau, le bourreau de la petite Océane, en 2013 et Yannick Luende Bothelo en 2016. Il avait violé et tué de plus de 60 coups de couteau, Marion âgée de 14 ans.
Sortira-t-il un jour?
Brahim Aouissaoui n’a quasiment aucune perspective de sortir un jour de prison. Mais cela ne veut pas dire qu’il passera sa vie entière derrière les barreaux.
Après 30 ans d’incarcération, sa remise en liberté pourra être examinée par des experts et un collège de 5 magistrats qui décideront s’ils lèvent ou pas l’incompressibilité de la peine.
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