Le maire de Mandelieu-la-Napoule, Sébastien Leroy, a vivement réagi à la suspension de son arrêté municipal interdisant le port du burkini sur les plages de la commune.
Dans un communiqué publié ce vendredi 18 juillet, il fustige la décision du tribunal administratif de Nice et appelle à une intervention du législateur.
Quelques heures plus tôt, la justice administrative a suspendu l’arrêté pris le 15 juillet 2025, interdisant la baignade en tenue "manifestant de manière ostensible une appartenance religieuse".
Le juge des référés a estimé que cette mesure portait "une atteinte grave et manifestement illégale" à plusieurs libertés fondamentales, en l'absence de troubles avérés à l’ordre public.
Le texte visait notamment le port du burkini, dont la mairie fait chaque été une cible récurrente. Depuis 2012, Mandelieu édicte en période estivale des arrêtés encadrant les tenues de bain.
Mais pour la troisième année consécutive, ces mesures sont contestées et jugées discriminatoires par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), qui a saisi la justice en référé.
"Un vide juridique", selon le maire
Dans son communiqué, le maire affirme que le burkini représente "une tenue religieuse promouvant l’intégrisme islamique", qu’il associe à une signification politique contraire à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Il évoque des troubles survenus, sans en détailler la nature, et affirme avoir agi selon "la volonté réitérée des citoyens qui ne veulent plus y être confrontés".
Sébastien Leroy appelle désormais le Parlement à légiférer sur la question, estimant que "les maires ne peuvent plus agir seuls sur ce sujet". Il critique également le financement public de la LDH, accusant l’association de défendre "la démagogie d’une minorité qui privilégie sa vision du monde au détriment des attentes de l’immense majorité".
Une rhétorique musclée
Le communiqué dénonce plus largement "l’inaction face au communautarisme et à l’entrisme-islamique" et affirme que les maires doivent être "les garants de la volonté du peuple", même contre "la démagogie d’une minorité". Une tonalité offensive qui pourrait relancer les tensions autour du port du burkini et du rôle des collectivités dans l’encadrement des pratiques religieuses dans l’espace public.
L’affaire pourrait désormais être portée devant le Conseil d’État, déjà saisi les années précédentes. En attendant, le burkini reste autorisé sur les plages de Mandelieu - et le débat, lui, loin d’être clos.
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