"On traite mieux les trafiquants de stups", le coup de gueule de l’avocat d’un animateur mis en cause pour maltraitance sur les enfants d’un club de sport de Nice

Trois des quatre personnes placées en garde à vue dans l’affaire de l’Ultra Cimiez à Nice ont été déférées ce vendredi. Leurs avocats décrivent des hommes dévastés par la tournure des événements. Rendez-vous au procès le 26 septembre.

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Christophe CIRONE Publié le 14/06/2025 à 06:45, mis à jour le 14/06/2025 à 06:45
Trois des quatre personnes placées en garde à vue dans l’affaire de l’Ultra Cimiez à Nice ont été déférées ce vendredi. Photo Ro. B

C’est dans une discrète salle du palais de justice de Nice, loin de l’effervescence suscitée par l’affaire, que trois hommes ont bouclé un premier rendez-vous judiciaire, vendredi après-midi. Tous trois ont été placés en garde à vue dans l’affaire de maltraitances présumées à l’Ultra Cimiez, ce club de sport niçois dans la tourmente depuis la révélation de faits de maltraitance, il y a trois mois, dans nos colonnes.

Ils sont désormais attendus par le tribunal correctionnel de Nice le 26 septembre.

Un quatrième gardé à vue, entendu en Corse, n’a pas été déféré.

Les trois hommes entendus par la brigade des mineurs du service local de police judiciaire (SLPJ) de Nice ont, eux, été présentés au parquet, puis au juge des libertés et de la détention (JLD), en vue d’un placement en contrôle judiciaire. Restait à en définir les modalités.

L’un d’eux est l’ancien animateur filmé en train de tirer avec un ballon dans la tête d’enfants âgés de 8 ans. Un autre animateur est poursuivi pour l’avoir filmé. Le gérant du club, quant à lui, répond de non-dénonciation de mauvais traitements sur des mineurs.

Leur audience devant le JLD s’est déroulée à huis clos. À ce stade, leurs avocats refusent de s’exprimer sur le fond du dossier. La procédure, elle, ne manque pas de faire réagir.

"Dossier surmédiatisé"

"Sur 48 heures de garde à vue, mon client a passé quatre heures en audition, puis quarante-quatre dans les geôles au milieu des excréments, de l’urine et du vomi, s’indigne Me Paul Sollacaro, avocat du principal mis en cause. À présent, il passe une journée à attendre dans les geôles du tribunal. Et j’apprends par la presse qu’il y aura une convocation par procès-verbal! Le traitement de ce dossier n’est pas adéquat, parce qu’il a été médiatisé, et surmédiatisé. On traite mieux les trafiquants de stups!"

Me Sollacaro cible le parquet, et non la brigade des mineurs, "qui a été correcte". Selon lui, son client est aujourd’hui "KO, lessivé, sans emploi. Il découvre la justice de son pays...".

Me Mathurin Lauze défend pour sa part le gérant du club. Il dépeint un homme "complètement désemparé par la situation. À compter du moment où il a eu connaissance des faits, il a contacté tous les parents, créé un mail dédié et déposé plainte. Il est dans l’incompréhension et vit extrêmement mal cette suspicion. Il dit: Comment aurais-je pu, du réagir différemment?"

L’enjeu de cette audience était de taille pour lui, et pour son club. Le parquet avait requis une interdiction d’exercer une activité au contact de mineurs. Me Lauze a finalement obtenu qu’il n’en soit rien. Cette interdiction a, en revanche, été prononcée pour les animateurs. Tous ont l’interdiction de contacter leurs coprévenus et les victimes présumées. Selon le procureur Damien Martinelli, "au moins huit enfants sont reconnus en qualité de victimes".

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