Vous ne l’avez sans doute jamais vu à la télévision, ou entendu à la radio. Et pour cause: Pierre le cultivateur, connu aussi sous le pseudo Plantman, est une star… des réseaux sociaux. ça vous étonne un homme qui parle de plantes? Cette surprise est, selon lui, l’une des raisons de son succès. Fort de ce succès, il a sorti le 9 mars dernier un livre intitulé Réussir son potager. Un ouvrage pédagogique, avec un plan d’action sur trois ans. L’occasion de discuter avec lui de cette passion pas si ancienne.
Qui êtes-vous Pierre?
Je suis développeur informatique de formation. Il y a dix ans, je me suis découvert une passion pour le jardinage. D’habitude, pour m’évader, je cours. Un jour, où je ne pouvais pas, j’ai essayé d’aller dans le jardin à la place. J’ai alors découvert cette passion qui s’est développée au point de me forcer à quitter ma maison de ville à Lille, pour une plus grande maison dans le Calvados avec plus de terrain.
Comment est-ce devenu une telle passion?
La toute première fois que j’ai mis les mains dans la terre, j’ai ressenti un bien-être. Alors j’ai continué doucement. Quand ma femme m’a dit qu’elle attendait notre premier fils, je m’y suis vraiment lancé. Je voulais lui offrir des fruits et des légumes de qualité, qui ont du goût. Et après, le goût de la découverte m’a poussé à continuer. On a envie de découvrir des fruits et des légumes qu’on ne connaît pas forcément, parce qu’ils sont trop fragiles pour arriver sur les étals des magasins par exemple.
C’est sur les réseaux sociaux que vous avez percé. Comment a démarré cette aventure?
Je me suis lancé sur TikTok en septembre 2020 avec l’objectif de parler de cette passion qui m’anime, et ne pas me retrouver invité à un dîner de cons tous les mercredis soirs par mes potes parce que je suis le seul passionné de jardin. Je voulais aussi apporter un peu de pédagogie à travers plein de vidéos un peu funs. Je me suis dit que si je voulais faire bouger les choses, et montrer que le potager est accessible et pas très compliqué, ce support était le bon. Il y a eu un engouement important. Aujourd’hui je suis suivi par 600.000 personnes sur TikTok et 100.000 sur Instagram, et ce livre sort pour concrétiser tout ça.
Comment définiriez-vous votre travail sur ces plateformes?
Je garde comme fil conducteur de montrer les bases du potager, et surtout ne pas en faire une science complexe. Ça peut l’être, c’est vrai, mais pas forcément.
Je pense que quand on a des résultats rapidement, on a envie de continuer. Je veux montrer aux gens les légumes les plus simples à faire pousser, pour les encourager à continuer.
Comment expliquez-vous votre succès?
Je suis assez bluffé de l’engouement que ça a généré. On m’a souvent dit que je suis le commentateur sportif du jardinage, et c’est un peu vrai. J’aime bien analyser d’autres vidéos pour déblayer le vrai du faux. Et ça a beaucoup de succès. Je me suis lancé au bon moment aussi. Il y a eu le confinement, ça a provoqué l’explosion du jardinage.
Aujourd’hui, combien de temps consacrez-vous à votre jardin?
Mon potager fait 120m², hors pommes de terre, et 200m² de petits fruits. J’y passe une trentaine d’heures par semaine, tout inclus. Comme je suis beaucoup en télétravail, je peux y aller le midi, et le soir après le travail. Entre les plantations, la taille, la fabrication de cabanes pour les hérissons et l’arrosage, ça va vite!
D’après vous, quel fruit ou quel légume apporte le plus de satisfaction à cultiver?
Ce qui me bluffe le plus c’est la carotte. Quand on se balade dans un supermarché, devant le rayon des carottes, ça ne sent rien. Dans mon jardin, quand j’arrache une carotte, ça sent dans tout le potager!
Quel conseil donneriez-vous aux jardiniers débutants?
Il faut commencer petit. Un potager, c’est du travail. Il faut commencer par des légumes faciles. Ça motive pour continuer. Les haricots, les petits pois, les fèves… même les tomates! Quand on achète les plants, c’est facile! On n’hésite pas à commencer par les tomates cerises, surtout quand on pense qu’on n’a pas la main verte. D’ailleurs, de vous à moi, je pense que la main verte, ça n’existe pas.
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