La folle histoire du premier canon à neige en France, pour une soirée avec Eddie Barclay!

Après la parution de notre dossier sur les canons à neige, Paul Pacini, le pape des fêtes cannoises aujourd'hui âgé de 92 ans, nous a appelés pour nous raconter comment, en 1963, il a introduit en France l'un des premiers enneigeurs... pour une méga soirée avec un certain Eddie Barclay, et le Tout-Paris!

Caroline Ansart et Alexandre Carini Publié le 28/01/2016 à 07:00, mis à jour le 28/01/2016 à 07:00
Au "Bal fou, fou,fou", en décembre 1963, Eddie Barclay déguisé en torero et Paul Pacini en soldat napoléonien actionnent un canon à neige pour une soirée mémorable. DR

Notre récent article consacré aux canons à neige lui a rappelé de sacrés souvenirs. Alors Paul Pacini, créateur du Whisky à Gogo, installé aujourd'hui aux Adrets, nous a téléphoné et plongés dans cette folle histoire de 1963.

Il faisait alors la pluie et le beau temps sur le night-clubbing de Cannes et d'ailleurs. Il s'apprêtait, sans le savoir, à donner bien des idées aux stations de sports d'hiver en introduisant le premier canon à neige en France, pour une soirée ! 

"J'étais aux Etats-Unis avec Eddie Barclay pour préparer la sortie en France du film Un Monde fou, fou, fou. La firme américaine m'a demandé d'organiser à Paris une fête mémorable. J'ai vu cette drôle de machine en Californie, sur trois pieds. J'ai dit "Qu'est-ce que c'est?" On m'a dit "Un canon à neige". Ils s'en servaient une fois par an quand il gelait pour protéger les fleurs, parce que la neige a des propriétés thermiques. J'ai demandé à en avoir un. On me l'a envoyé par avion." 

Le "Bal fou, fou, fou" -c'est le nom de la soirée- se tiendra en décembre 1963 au pavillon d'Armenonville, établissement branché à la lisière du Bois de Boulogne, propriété de Paul Pacini. 

"Le canon ce n'était pas grand-chose en soi. Pour le faire fonctionner, il fallait surtout de l'eau, de l'air et qu'il fasse assez froid. L'eau, ce n'était pas un problème, il y avait un lac dans le parc du pavillon. Pour l'air, j'ai demandé à un ami constructeur de bâtiments de me prêter un compresseur. On a demandé à la météo ce qu'elle prévoyait pour cette nuit-là: du froid! Mais c'était un peu fou, on ne savait pas du tout si ça allait marcher!"

"Le Tout-Paris se battait à coups de boules de neige!"

Au bout du fil, l'homme de 92 ans en rit encore. "A minuit, on a vu qu'il faisait 0°. J'ai actionné le canon, ça a enneigé toute la terrasse, le Tout-Paris [il y avait 500 invités] se battait à coups de boules de neige!"

"Le plus drôle, poursuit-il, c'est qu'à 6 h du matin, il s'est mis à neiger réellement sur Paris. J'ai reçu des coups de fils pour me dire : Paul, arrête un peu tes conneries!"

Mais l'aventure ne s'arrête pas là. Parmi la joyeuse compagnie, Edmond de Rothschild est conquis. À Megève, son prestigieuse hôtel du Mont d'Arbois se morfond, faute de poudreuse. Alors à son tour, le baron demande l'autorisation d'emprunter le canon!

"Il a pu enneiger les pistes de ski pour enfants juste avant Noël, ça lui a sauvé la saison et l'hôtel a fait complet. C'était la première fois qu'on utilisait ce procédé dans une station en Europe, alors que le canon n'était pas destiné à ça", affirme Paul.

Aujourd'hui encore, les pentes blanchies artificiellement doivent peut-être un peu à la bringue attitude d'un Monsieur qui aimait faire la fête. Effet boulet de neige…

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