Conçue en partenariat avec Prada, la combinaison des prochains astronautes à aller sur la Lune est exposée à Monaco

Depuis le 22 mai, un scaphandrier lunaire est exposé chez Venturi à Fontvieille. C’est cette tenue, à laquelle la maison de couture de luxe Prada a collaboré, qu’enfileront les prochains astronautes à fouler la Lune.

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Thibaut Parat Publié le 29/05/2025 à 19:30, mis à jour le 29/05/2025 à 21:23
La combinaison sera présente dans les locaux de Venturi, rue du Gabian, jusqu’à la mi-juin, date à laquelle elle sera exposée au salon du Bourget à Paris auquel participera la firme monégasque. Photo Jean-François Ottonello

Longer la rue du Gabian par le siège de Venturi, c’est l’assurance de contempler un musée de l’innovation et de la technologie. À travers les larges baies vitrées, les fins observateurs auront remarqué l’arrivée d’une nouvelle venue nichée entre la VBB-3, véhicule électrique le plus rapide au monde (549km/h) aux allures de torpille, et le rover lunaire FLEX: une combinaison spatiale signée de la société américaine Axiom Space. Nom de code: AxEMU (*). "Elle a remporté un appel d’offres de la NASA pour équiper les astronautes qui retourneront sur la Lune dans le cadre de la mission Artemis III", glisse Franck Baldet, directeur technique chez Venturi Space.

Sur ce scaphandre lunaire fabriqué à partir d’un matériau blanc – afin de refléter la chaleur et ainsi protéger les astronautes des températures extrêmement élevées et de la poussière lunaire –, plusieurs bandes rouges disséminées ici et là happent mécaniquement le regard. Il s’agit en réalité de la signature de la maison de couture de luxe italienne Prada, choisie comme partenaire par Axiom Space pour apporter, entre autres, davantage de confort aux astronautes. Cette collaboration n’est pas sans rappeler celle qui lie la maison française Pierre Cardin à l’agence spatiale européenne (ESA) pour dessiner les tenues d’entraînement lunaire des spationautes européens.

Une tenue plus légère

Au-delà du simple aspect esthétique, ce renouvellement de tenue pressurisée autonome répond à une nécessaire modernisation, 50 ans après la 17e et dernière mission du programme spatial Apollo durant laquelle Harrison Schmitt et Eugene Cernan ont foulé le sol abrasif de la Lune. "Les combinaisons d’Apollo et de la station spatiale internationale ont leurs avantages mais aussi leurs inconvénients. Elles s’enfilent par le haut et le bas, comme des habits. Celle-ci est en une seule pièce, s’ouvre par l’arrière et nécessite donc moins de préparation. Elle est aussi plus légère: 55kg au lieu des 80kg à l’époque d’Apollo, décrypte Franck Baldet. Sa flexibilité au niveau des articulations – les épaules et les hanches – offre une liberté de mouvement plus importante que dans les années soixante-dix."

Les différentes couches de la combinaison permettent aussi une herméticité à l’air, une protection contre les impacts et une isolation thermique des plus optimales.

"Cette combinaison est comme un mini-vaisseau spatial"

"En réalité, cette combinaison est comme un mini-vaisseau spatial, poursuit Franck Baldet, en montrant le « sac à dos" disposé à l’arrière. Dedans, il y a toutes les fonctions vitales pour pouvoir survivre sur la Lune: l’oxygène; les pièges à C0 pour éviter l’intoxication; un système de climatisation pour refroidir ou réchauffer l’intérieur, selon si on est au soleil ou à l’ombre, car on est isolé de l’extérieur et il n’y a pas d’air pour échanger. Tout est contrôlable par des boutons à l’avant. »

D’autres fonctions complètent le dispositif de la tenue spatiale: une caméra haute définition, des lampes, une radio et, si besoin, des instruments scientifiques.

De nouvelles annonces de Venturi prévues au Bourget

La combinaison, expérimentée en piscine dans les installations de la NASA à Houston, a aussi subi des tests d’intégration avec les prototypes du véhicule lunaire d’Artemis, notamment le rover FLEX de la société américaine Venturi Astrolab présélectionné par la NASA pour être conduit sur la Lune par des astronautes. Partenaire stratégique de son homologue californien, Venturi Space à Monaco a participé au développement des batteries électriques. La réponse définitive de l’agence spatiale américaine, initialement attendue au mois de mai, a finalement été repoussée à la fin de cette année 2025.

En attendant cette échéance, les équipes de Venturi Space embarqueront à la mi-juin la combinaison, gracieusement prêtée par Axiom Space, au Salon international de l’aéronautique et de l’espace à Paris Le Bourget.

Le 16 juin, sur site, la société monégasque dirigée par l’homme d’affaires Gildo Pastor prévoit une (nouvelle) grosse annonce dans le milieu spatial. Patience.

* Axiom Extravehicular Mobility Unit

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