"Je crois pouvoir dire sans me tromper que tout le monde a oublié cette créature sous-marine. Elle a pourtant donné son nom à une baie célèbre..."
Cette baie dont parle le photographe, plongeur et biologiste naturaliste Laurent Ballesta, c'est la baie des Anges, qui s'étend entre le cap d'Antibes et Nice.
Elle a été mise à l'honneur à de nombreuses reprises au cinéma comme dans le film de 1963 de Jacques Demy, ou dans la musique par Dick Rivers et Julien Doré.
Une espèce inoffensive
Pourtant, si tout le monde sait la situer, peu de gens savent qu'elle doit son nom à un requin, "à mi-chemin entre le requin et la raie", appelé "ange de mer", Squatina squatina de son nom scientifique.
Cette espèce inoffensive avec des motifs dorés sur le dos n'a plus été observée sur la baie des Anges depuis les années 50 et est officiellement considérée comme disparue des côtes continentales françaises, en raison de la surpêche.
Elle est en danger critique d'extinction et classée dans la liste des 100 espèces les plus menacées du monde, établie par l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).
Mais elle subsiste toujours en Corse. Laurent Ballesta a pu le voir lui-même grâce à des informations transmises par un ancien pêcheur professionnel corse passionné par l'étude des poissons, Jean-Jacques Riutort.
Alors qu'il plongeait à 38 mètres de profondeur autour de l'île de beauté, il a repéré une tache de sable un peu différente des autres. L'ange de mer était enfoui dans le sable et passait totalement inaperçu.
Il en a extrait de nombreuses images dont une photo que l'on peut actuellement voir au Sommet de l'Océan à Nice, dans l'espace de "La Vague" situé à l'entrée de La Baleine.
L'étude de ces anges de mer a conduit l'explorateur et l’équipe d’Andromède Océanologie à découvrir un phénomène unique au monde: 18 millions de nids d'un poisson nommé picarel, lieu où les anges de mer trouvent refuge.
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