À une semaine de la mobilisation du 10 septembre baptisée "Bloquons tout", les services de renseignement français expriment de vives inquiétudes.
Selon une note confidentielle consultée par Le Parisien, l’ampleur des appels à la grève, aux blocages et aux actions directes pourrait déboucher sur un mouvement difficile à anticiper.
"L’effervescence relevée sur les réseaux sociaux et dans certaines boucles cryptées commence à se traduire concrètement sur le terrain", alertent les rédacteurs de la note, citant plusieurs sabotages déjà constatés.
La dynamique du mouvement, active "dans les villages comme dans les grandes agglomérations", se renforcerait particulièrement en Bretagne, où 2.500 personnes ont participé à une trentaine de réunions.
Rennes, Toulouse, Montpellier ou encore Paris ont également vu affluer plusieurs centaines de participants lors d’assemblées préparatoires.
Les objectifs demeurent flous, mais les services anticipent des actions visant des secteurs sensibles: dépôts pétroliers, centres commerciaux, sites logistiques d’Amazon, entreprises liées à la défense, universités ou infrastructures de transport.
Ces initiatives sont souvent préférées aux manifestations traditionnelles, jugées "peu prisées des contestataires".
Une autre journée de mobilisation le 18 septembre
Autre sujet de préoccupation: l’absence de coordination. La mobilisation repose sur un mélange hétérogène de militants associatifs, de groupes d’ultragauche, de syndicalistes et de collectifs divers.
"L’absence de canalisation majore le risque d’actions par des groupes radicaux et violents", souligne la note.
La convergence avec "des mouvances pro-palestiniennes, LGBTQIA+ ou anti-gouvernement" pourrait accentuer l’effet d’entraînement, selon les services de renseignements.
Si la SUD et la CGT ont rejoint l’appel, les grandes centrales syndicales préfèrent attendre le 18 septembre pour organiser leur propre journée de mobilisation. Seule la Confédération paysanne s’est clairement engagée.
Enfin, les autorités observent avec attention l’usage de messageries chiffrées pour l’organisation locale, ainsi qu’une méfiance accrue: des curieux ont été écartés de réunions à Reims ou Aubenas, et des journalistes priés de quitter une assemblée à Massy.
Un signe, selon les analystes, d’une contestation qui se radicalise et se ferme à toute présence extérieure.
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