"On est conforme aux attentes, on a dépassé, au national, les 80% de fermeture", se réjouissait ce samedi soir Cyril Colombani, président de l’Uspo 06, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine.
Si les chiffres n’étaient pas encore connus dans les Alpes-Maritimes, il semble que l’appel à la fermeture des officines ait été également très suivi dans le département.
Sur le secteur Menton-Roquebrune, il atteignait même les 100%, selon M. Colombani.
Les pharmaciens avaient pris la précaution de ne pas se déclarer en grève, ce qui aurait pu déclencher un arrêté de réquisition du préfet, mais de décider d’un jour de fermeture.
Le mouvement avait été rendu public depuis plusieurs jours afin d’inciter les patients à prendre les devants.
Sous le slogan "fermer un jour pour ne pas fermer pour toujours", cette action fait suite à la décision du gouvernement de réduire le plafond des remises sur les génériques, mesure officialisée par un arrêté publié le 6 août au Journal officiel.
Remises plafonnées
A compter du 1er septembre, les remises seront plafonnées à 30% maximum du prix du générique, contre 40% actuellement.
D’autres baisses successives sont programmées pour atteindre 20% en 2027. Les remises consenties par les laboratoires constituent un élément de la rémunération des pharmaciens, représentant un tiers de leur marge.
Déclarées à l’Assurance maladie, elles permettent aussi à l’État d’identifier les industriels ayant consenti des rabais, afin de leur imposer ensuite des baisses de prix et ainsi réduire les dépenses de santé.
L’Uspo demande "la suspension immédiate de cet arrêté, qui menace gravement la survie de milliers d’officines de proximité".
"Cet arrêté ne rapportera rien à l’État, ajoute Cyril Colombani. Il ne favorisera que l’industrie pharmaceutique."
Si le Premier ministre ne revient pas sur ce texte, la profession a d’ores et déjà annoncé une journée de grève le 18 septembre.
"Et s’il faut ensuite faire d’autres journées comme celle de ce samedi, nous les ferons", indique Cyril Colombani, ajoutant: "Au comptoir, les gens nous soutiennent."
Et de conclure: "Le système de santé est dans un état catastrophique et l’État, au lieu de s’attaquer aux racines du mal, s’attaque aux soignants. La France ressemble de plus en plus à une poudrière et les professionnels de santé pourraient être la mèche qui fera tout sauter."
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