78e Festival de Cannes: avec "Moi qui t’aimais", Diane Kurys réalise un biopic sur le couple Simone Signoret-Yves Montand, avec Marina Foïs et Roschdy Zem

La réalisatrice de "Diabolo Menthe" fait son retour à Cannes avec un hommage à Montand et Signoret. Et filme, dans "Moi qui t’aimais", ce qui reste de l’amour après toute une vie commune.

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Amélie Maurette Publié le 24/05/2025 à 12:00, mis à jour le 24/05/2025 à 12:00
interview
Diane Kurys, à Cannes ce vendredi. Photo Justine Meddah

Elle n’avait pas sorti de film depuis sept ans. Depuis Ma mère est folle, avec Fanny Ardant et Patrick Chesnais. Diane Kurys est de retour avec Moi qui t’aimais, présenté au festival dans la sélection Cannes Classics.

Un film étiqueté "hommage", parce qu’il s’intéresse à deux mythes du cinéma français: Yves Montand et Simone Signoret.

Le duo, qui se rencontre en 1949 à Saint-Paul-de-Vence, se marie deux ans plus tard. Et restera uni jusqu’au décès de l’actrice, en 1985.

Mais plus qu’un biopic, qui balaierait la vie des deux artistes, le quinzième film de la réalisatrice et productrice de 76 ans raconte les dernières années de la vie d’un couple. Et ce qui reste, entre les coups de canif dans le contrat et le temps qui abîme, d’un amour si long.

Le film raconte les douze dernières années du couple Montand-Signoret. Pourquoi celles-ci?

Au départ, je me disais que leur vie était passionnante, leur rencontre… Ça aurait pu faire une série, longue, et puis il aurait fallu faire vieillir les acteurs, l’ampleur de la chose m’a paru compliquée. Donc j’ai pensé: ça sera peut-être plus crépusculaire, plus dur, mais choisissons les dernières années, parce que toutes les années d’avant y existeront. C’était plus simple et plus fort.

L’amour a été raconté mille fois au cinéma, la rencontre, la passion, les ruptures. Cette période-là, peut-être moins ?

Exactement. J’ai fait un film qui s’appelait Après l’amour, avec Isabelle Huppert et Bernard Giraudeau, Lio, Hippolyte Girardot et Yvan Attal et ça demandait déjà: qu’est-ce qu’il reste, justement. Ils étaient plus jeunes, ils avaient 40 ans. Et fait, je cherche à dire la vérité, l’intimité d’un couple, connu, mythique oui, mais finalement, un couple. Quand on rentre dans la coulisse – et moi j’aime les films qui racontent l’arrière-cuisine, surtout quand il est question de cinéma –, on s’aperçoit qu’ils ont beau être célèbres, quand ils souffrent, ils souffrent, quand ils sont heureux, ils sont heureux, quand un mec est macho, il est macho… Cette époque-là est terrible pour les femmes, elles sont maltraitées, on le montre. On ne pardonne pas, c’est juste la vérité de ce couple-là. Enfin, je pense.

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Comment vous êtes-vous documentée, d’ailleurs?

J’ai lu, écouté, beaucoup. À l’époque les gens faisaient énormément d’interviews, très longues. Il y a une matière énorme sur le site de l’INA. J’ai rencontré des gens qui les ont connus, Catherine Allégret, j’ai parlé beaucoup avec Guy Bedos avant son décès, ces gens m’ont fait des portraits, m’ont raconté des anecdotes, c’est ça ma matière pour l’écriture. Ensuite, c’est l’incarnation, comment trouver des acteurs qui vont nous faire passer ces émotions-là, que tout le monde n’a pas vécu mais que tout le monde peut partager. C’est ça que je cherche au cinéma, cette connexion.

Vous ne les épargnez pas dans ce que vous montrez, ni lui ni elle…

Non, ni l’un ni l’autre, c’est vrai. Ce qui est fou, et ça m’échappe, c’est qu’en dépit du réalisme que j’essaie de trouver, on les aime. On aime leur faiblesse, leur mocheté, leur lâcheté. Il est menteur, il exagère, elle est gonflée, dure avec lui, et pourtant, il y a l’amour. L’admiration réciproque. Ça nous échappe quelques fois. On ne les juge pas, on les montre tels qu’on a pensé qu’ils étaient.

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