Un "évêque", un professeur de musique, un grand-père: près de 55 hommes ont été interpellés sur le territoire national entre lundi et jeudi dernier, dans le cadre d’une vaste opération de démantèlement d’un réseau de pédocriminalité. Ils agissaient sur Telegram, leur plate-forme de prédilection.
L’Office des mineurs (Hormins), a lancé la semaine dernière l’opération après dix mois d’enquête. Tous ont entre 25 et 74 ans, et se trouvaient, selon l’Ofmin, en contact avec des pédo criminels "extrêmement dangereux".
Selon le parquet de Grasse, interrogé par Nice-Matin, l’un d’entre eux, un homme de 63 ans, a été arrêté dans les Alpes-Maritimes, à l’ouest du département.
"Il a été déféré au parquet le 22 mai et sera jugé du chef de détention d’images pédopornographiques", précise le parquet. Il a été placé en détention provisoire.
Cette vaste opération a eu pour point de départ l’arrestation, l’été dernier, par les policiers de l’Ofmin, de pédocriminels qui agressaient des enfants et mettaient en ligne leurs méfaits sur Telegram. Ils sont mis en examen notamment pour traite d’êtres humains et encourent la perpétuité.
"Il a fallu dix mois d’enquête"
"Derrière ces abuseurs avérés d’enfants, il a fallu dix mois d’enquête pour parvenir à ce coup de filet", a déclaré le commissaire Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Ofmin, qui a souligné que Telegram "reste toujours la plateforme privilégiée" et un "repaire de pédocriminels". Dix mois d’infiltration de milliers d’échanges, d’analyse et de détection d’images pédos par une task force montée à l’Ofmin ont été nécessaires pour ce résultat.
Les interpellations ont eu lieu dans 42 départements. Les 55 hommes sont poursuivis pour détention, diffusion et consultation habituelle de contenus pédopornographiques concernant des enfants de "moins de 10 ans". Quarante-deux parquets sont concernés, le dossier n’ayant pas été centralisé à ce stade.
Un des 55 hommes interpellés s’est défenestré vendredi dernier près de Strasbourg. Il a été hospitalisé dans un état grave. Raphaël S., 45 ans, salarié d’un Ehpad, "évêque" de l’Église gallicane (1), devait comparaître dans l’après-midi devant le tribunal de Strasbourg pour détention et diffusion d’images pédopornographiques, entre mars 2019 et mai 2025.
L’audience de comparution immédiate a été renvoyée au 6 août 2025, le tribunal décidant de le maintenir sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.
(1) Une association qui se présente comme chrétienne mais qui est séparée de l’Eglise catholique et n’est reconnue par aucune confession.
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