Un des 55 hommes interpellés en France dans le cadre d'une opération contre un réseau de pédocriminalité s'est défenestré

Un des 55 hommes interpellés partout en France cette semaine dans le cadre d'une opération contre un réseau de pédocriminalité s'est défenestré vendredi matin près de Strasbourg et a été hospitalisé.

AFP Publié le 23/05/2025 à 17:50, mis à jour le 23/05/2025 à 17:50
L'église gallicane de Lingolsheim, dont Raphaël S. était "évêque", le 23 mai 2025 dans le Bas-Rhin AFP / Frederick FLORIN

Raphaël S., 45 ans, devait comparaître dans l'après-midi devant le tribunal de Strasbourg pour détention et diffusion d'images pédopornographiques, entre mars 2019 et mai 2025. L'homme s'est jeté du troisième étage d'un bâtiment situé à Geispolsheim, une commune de la grande banlieue strasbourgeoise.

"Son pronostic vital est engagé. La personne est dans le coma actuellement", a déclaré son avocat Michaël Wacquez au tribunal. La représentante du parquet, Agnès Robine, a confirmé qu'une "enquête a été ouverte suite à la découverte de monsieur, grièvement blessé", précisant qu'il est "actuellement hospitalisé dans un état grave".

L'audience de comparution immédiate a été renvoyée au 6 août 2025, le tribunal décidant de le maintenir sous contrôle judiciaire, avec l'interdiction d'entrer en contact avec des mineurs.

Raphaël S. avait été interpellé lundi. Salarié d'un Ehpad, il est également "évêque" de l'Église gallicane, une association qui se présente comme chrétienne mais qui est séparée de l'Eglise catholique et n'est reconnue par aucune confession.

Sur le portail de son église, un simple pavillon situé au bord d'une route à Lingolsheim, est affiché un message indiquant "Pas de messe ce soir", a constaté une journaliste de l'AFP. Sur le côté du bâtiment, une banderole proclame "Centre miséricorde. Sanctuaire de pèlerinage à Saint Joseph. Venez ici le prier avec confiance".

Il reconnaît les faits

Raphaël S., qui n'a pas d'antécédents judiciaires, avait été déféré mercredi et placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de l'audience de comparution immédiate.

"Il reconnaît les faits et il voulait s'en expliquer devant ses juges en essayant de trouver une solution sur le plan médical", et par le biais d'un "traitement avec un psychothérapeute" a déclaré son avocat à la presse vendredi.

C'est la position "qui a toujours été la sienne depuis le début de ce dossier", a souligné Me Wacquez. Sur les faits qui lui sont reprochés, l'avocat a évoqué une "problématique médicale": "Il avait besoin de soigner des pulsions par le visionnage d'images".

Né en septembre 1979 à Strasbourg, Raphaël S. a une compagne mais habite chez sa mère à Geispolsheim. Il n'a pas d'enfants, selon son avocat.

"Il était toujours avec sa mère", a déclaré à l'AFP Carla 44 ans, à Lingolsheim.

"C'est choquant parce que c'est des clients", a aussi témoigné une commerçante, qui décrit l'homme arrêté comme "discret".

Selon le journal local DNA, Raphaël S. avait béni la chapelle privée d'Alain Delon à Douchy, dans le Loiret.

"J'ai connu Alain Delon par l'intermédiaire de Brigitte Bardot, une amie", avait expliqué l'an dernier à ce journal l'Alsacien qui, sur les réseaux sociaux, se présente comme un "militant dans le domaine de la protection animale".

Coup de filet

Cinquante-cinq hommes ont été interpellés partout en France entre lundi et jeudi dans le cadre d'une vaste opération de démantèlement d'un réseau de pédocriminalité qui échangeait sur la plateforme Telegram.

Ils ont tous en commun d'avoir été en lien avec des pédocriminels "extrêmement dangereux", incarcérés depuis l'été dernier, a expliqué jeudi à l'AFP le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l'Office des mineurs (Ofmin).

Cette vaste opération a eu pour point de départ l'arrestation l'été dernier par les policiers de l'Ofmin de pédocriminels qui agressaient des enfants et mettaient en ligne leurs méfaits sur Telegram. Ils sont mis en examen notamment pour traite d'êtres humains et encourent la perpétuité.

"Derrière ces abuseurs avérés d'enfants, il a fallu dix mois d'enquête pour parvenir à ce coup de filet", a déclaré le commissaire Bevan, qui a souligné que Telegram "reste toujours la plateforme privilégiée" et un "repaire de pédocriminels".

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