"Mes petites-filles, elles n’ont plus que moi...": une mamie en détresse après la mort de sa fille fauchée par un chauffard à Antibes

Après le décès d’une mère fauchée par une voiture à Antibes, la grand-mère des trois orphelines (deux sont placées en foyer) tente de subvenir à leurs besoins, mais elle manque d’aide sociale et d’information.

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Alexandre Carini Publié le 17/06/2025 à 07:45, mis à jour le 17/06/2025 à 07:57
Zaza Skanderi brandit avec peine le portrait de sa fille Monia, alors qu’elle occupe actuellement l’appartement de la défunte pour être proche de ses trois petites-filles orphelines à Antibes. Photo Patrice Lapoirie

Elle nous montre le portrait de sa fille Monia, enjouée, bonne vivante avec un verre à la main. Mais Zaza Skanderi a toutes les peines du monde à retenir ses larmes, car cette photo n’est plus que reflet du passé. Le présent, lui, s’est montré particulièrement cruel pour cette famille antiboise. Dont le malheur ne cesse de frapper à la porte depuis plus d’un an.

Le 27 mai dernier vers 17 h 30, Monia, 43 ans, trouvait accidentellement la mort alors qu’elle s’apprêtait à rentrer chez elle avec deux de ses filles âgées de 12 et 16 ans (la troisième, tout juste majeure, n’était pas là) aux Terrasses d’Antibes. Une voiture a soudain grimpé sur le trottoir, juste devant le portail d’entrée, et percuté par-derrière la maman ainsi que l’aînée. Malgré l’intervention des secours qui l’ont conduit à l’hôpital de la Fontonne, la mère ne survivra pas à ses blessures, tandis que C. sera plâtrée pour plusieurs fractures au pied.

Un nouveau choc émotionnel pour ces gamines dont le père (séparé de Monia) est également décédé brutalement l’été dernier.

« Moi, je n’ai appris le décès de ma fille qu’à 22 h, lorsque l’hôpital m’a appelé. Mes petites-filles, elles n’ont plus que moi...», soupire Zaza, 67 ans. Dès le lendemain du drame, cette dernière a quitté son petit T1 en location dans la Drôme pour rallier la Côte d’Azur et héberger les trois orphelines au domicile de leur défunte mère.

Avec son mobilier rudimentaire et éprouvé par l’usure du temps, l’appartement témoigne d’une vie qui n’était déjà pas facile tous les jours. « Avant l’accident, Monia faisait quelques ménages à son compte, mais elle avait été opérée d’un cancer du sein il y a deux mois. Elle devait commencer la radiothérapie, mais elle s’était déjà mise à chercher un travail pour régler les impayés », relate encore Zaza.

"C’était la maman copine"

Les chambres du T3, Monia les réservait au confort de ses filles, tandis que la mère vaillante se contentait du canapé dans le salon. « Avec ses filles, c’était la maman copine, surtout quand elle avait encore la santé...», se souvient Zaza, elle-même affaiblie par la maladie.

Pour autant, la grand-mère n’entend pas lâcher la partie face à l’adversité. Souhaite surmonter son chagrin pour ouvrir un avenir à ses petites-filles esseulées. « Elles connaissent mon état, mais on est très liées, et je me sens capable de les prendre avec moi, j’y suis prête », affirme la vieille dame, avec l’idée d’obtenir un logement social adéquat et une aide financière conséquente.

Mais Zaza, qui avoue une maigre pension de retraite (1.200 euros), sait que la voie est semée d’embûches. Avec l’aide de proches, elle a pu offrir (en paiement échelonné) une digne sépulture à Monia, qui repose désormais au cimetière des Semboules. Mais la voilà noyée dans les tracasseries administratives, alors que ses deux petites-filles mineures lui ont été enlevées pour être placées dans deux foyers différents, l’une à Vence et l’autre à Antibes.

« Des gens sont venus les chercher en fin de semaine dernière sans me prévenir. Depuis, je prends de leurs nouvelles tous les jours par téléphone, j’essaie de les rassurer, mais l’idéal serait qu’elles reviennent vivre avec moi. »

Zaza s’est également rendue au commissariat d’Antibes. Pour comprendre ce qui s’est vraiment passé, en ce funeste 27 mai. Mais elle n’a pas pu déposer plainte pour avoir accès au dossier. Le parquet de Grasse a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire sur cette affaire, afin de prolonger les investigations et la procédure passe par un juge d’instruction. Pareil avec l’antenne de justice, qui s’est contentée de délivrer un formulaire d’aide juridictionnelle (pour obtenir un avocat) que la grand-mère est bien incapable de remplir seule.

Une cagnotte sur leetchi.com

Tout juste sait-on que l’homme qui conduisait la voiture n’est pas un délinquant routier. Ce praticien âgé d’une trentaine d’années, qui exerce dans des établissements de soins, n’était pas sous l’emprise d’alcool ni de stupéfiant au moment du choc. Il se serait en fait assoupi au volant au moment du choc, mais ce sera bien sûr à l’enquête de le confirmer. En attendant, il a été mis en examen pour homicide involontaire, et placé sous contrôle judiciaire.

« Moi, je n’ai pas plus d’information, et je manque d’aide », se désole Zaza.

Cette dernière peut néanmoins compter sur le soutien d’anciennes connaissances de Mounia ou des voisines. À cet égard, une cagnotte est mise en ligne sur leetchi.com intitulée "Leur monde s’est arrêté, à nous de leur tendre la main", qui a déjà récolté 600 euros. C’est déjà ça pour Zaza et ses petites-filles. Mais c’est encore trop peu, pour qu’une lueur d’espoir perce leur ciel si sombre.

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