Sa vie a basculé le 26 août 2024. "Mon fils avait deux copains à la maison. Je peignais dans le garage", se souvient Harmonie Comyn. Il est 23h30 lorsque des collègues de son mari et les pompiers sonnent à sa porte. "Ce sont eux qui m’ont annoncé la nouvelle." Eric est décédé quelques heures plus tôt. Un choc pour ses camarades du peloton motorisé, qu’il avait intégré en 2007. Un tsunami pour sa famille.
"C’était le plus ancien. Il avait accueilli beaucoup de ses collègues, qui étaient devenus des amis. Certains étaient présents ce soir-là, ils ont fait les gestes de réanimation. Il faut une sacrée dose de courage pour intervenir dans ces conditions..." Pour tous, la douleur est immense.
Eric Comyn laisse le souvenir d’un homme calme, bienveillant, souriant. "La force tranquille", résume son épouse. Un mari et un papa taquin, "un trait qu’il a transmis à nos enfants." Valentin, 16 ans, et Marie, 12 ans. Harmonie décrit aussi un passionné de nature, amoureux des animaux, "quelqu’un qui aimait la vie, avec ses défauts comme tout le monde, mais tellement plus de qualités".
Leur rencontre remonte à 2005, alors qu’elle était gendarme volontaire à la brigade du Luc-en-Provence. Tous deux avaient fait le choix d’une vie au calme, en faisant construire une maison dans le Var. Ils s’étaient mariés en 2018 "pour se protéger mutuellement".
"Personne ne m’a dicté mes propos"
Dans les jours qui ont suivi le drame, les déclarations d’Harmonie avaient trouvé un large écho. "Beaucoup de personnes, de tous âges et de tous horizons, m’ont écrit pour me dire que j’avais dit tout haut ce que d’autres pensaient tout bas. J’ai reçu des centaines de courriers."
Un an plus tard, elle tient à rappeler que cette parole est la sienne, et réfute toute récupération. "Personne ne m’a dicté mes propos. Ça vient du cœur. Je ne suis pas le pantin d’un maire ou d’un parti politique. Mon seul objectif, c’est de défendre une cause: celle de l’humain."
Aujourd’hui infirmière anesthésiste, elle espère faire bouger les lignes. "Je le fais pour mon mari et pour mes enfants. J’ai envie d’y croire, c’est pour ça que je mène ce combat."
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