Le silence règne, au numéro 9 de la rue Saint-Honorat, à Antibes Juan-les-Pins, ce mercredi 30 juillet. Un scellé est apposé sur l’une des portes du dernier étage de la résidence Soleil d’or.
Le motif de l’intervention, écrit à l’encre noire sur le scellé, lève un coin du voile sur le drame, qui s’est déroulé dans la nuit de mardi à mercredi: une suspicion de meurtre sur conjoint, un féminicide dont la victime est âgée de 72 ans.
"Ils ne faisaient jamais de bruit"
Dès 8 heures, un dispositif policier s’est mis en place, en toute discrétion. Les équipes technique et scientifique ont passé au peigne fin la scène du crime pour aider les enquêteurs à retracer le scénario du drame. Rue Bricka, les employés du garage voisin de la résidence observent de loin les va-et-vient.
Mais dans la résidence, c’est comme si rien ne s’était passé. "Je n’ai rien entendu personnellement", confie l’une des voisines de l’immeuble. "Je sais que ça s’est passé au septième, que ça concerne une dame", prévient une autre, en descendant les escaliers à la hâte.
C’est vers 10h que la police scientifique et le service local de police judiciaire ont quitté les lieux, le corps transporté sous un linceul.
Un couple discret, qui selon le voisin le plus proche, "ne faisait jamais de bruit". Un homme aussi connu de quelques commerçants. "Il est gentil, c’est un amour ce monsieur. Je ne sais pas si sa femme ne perdait pas un peu la tête", confie Christine, sa coiffeuse.
Avant de reprendre, chair de poule au bras: "Il est d’ici. Je le voyais tous les matins, à 8h. Il n’est pas colérique, il a toujours le sourire."
Une enquête en cours
L’homme, âgé de 76 ans, s’est présenté au commissariat vers 7h en déclarant "qu’il avait étouffé dans la nuit son épouse", informe le parquet.
Le décès a ensuite été constaté, la victime retrouvée dans son lit, "le visage masqué par un coussin". Les premiers actes de médecine légale concluent à un décès par asphyxie.
Placé en garde à vue, le mari de la victime était déjà connu des services de police et avait été précédemment mis en cause, "pour des suspicions d’étranglement de sa conjointe et un tir de gomme- cogne (arme défensive tirant des balles en caoutchouc, ndlr) dans le plafond de l’habitation courant juillet 2023".
Suite à ces faits, il a été hospitalisé un mois plus tard puis placé en Ehpad: "La procédure avait été classée sans suite au motif d’une irresponsabilité pénale, le rapport d’expertise concluant à l’abolition de son discernement au moment des faits."
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