Attaque au lycée horticole d'Antibes: l'auteur dit avoir "entendu des voix", indique le procureur

L'auteur avait pris des tranquillisants dans les toilettes du lycée avant de passer à l'acte indique le procureur de la République de Grasse.

La rédaction Publié le 12/09/2025 à 14:39, mis à jour le 12/09/2025 à 15:40
Le procureur de la République de Grasse, Eric Camous, tenait à 14 heures, une conférence de presse, sous forme de communication sans questions, devant la presse. Passablement agacé par les révélations parues dans la presse sur l'attaque au lycée horticole d'Antibes, il a indiqué qu'il s'en tiendrait là dans l'immédiat. "J’ai pris le soin d’appeler les familles avant de vous parler", indique le procureur.
 
Rodi. A. a été mis en examen ce vendredi des chefs "d'introduction armée dans un établissement scolaire et de tentative d'assassinat". Il encourt la peine de réclusion criminelle à perpétuité. 

Selon le procureur, l'auteur a pénétré à 13h55 dans l’établissement. "Il a pu le faire sans difficulté de part sa connaissance des lieux comme ancien élève mais d'abord car les dispositifs de sécurité étaient en cours d’installation et n’étaient pas opérationnels. Il a pu se diriger sans attirer l'attention." 

Remontant l'allée centrale du lycée vert, il est ensuite entré dans les toilettes pour prendre des cachets. "Ils peuvent être de l'alprazolam, un tranquillisant contre l'anxiété."
 
Il est sorti et a tenté de donner un premier coup de couteau à un élève de quinze ans qui a pu esquiver tout en donnant l'alerte. "Les choses se sont ensuite passées très vite, traversant la cour, il s’en est pris à un élève de seize ans qui n'a pu éviter les violences et un coup porté à la tête. Le choc a été très important. Si les séquelles sont assez importantes, les jours du jeune homme ne sont pas en danger."
 
"Une enfance traumatique".
 
L'élève et ceux qui l'accompagnaient se sont alors réfugiés dans le bâtiment de la vie scolaire. "Constatant la présence d’une professeure dans la cour, l'agresseur a porté un premier coup. Il a profité qu'elle se soit effondrée pour porter d’autres coups dont un à l'abdomen qui s'est révélé extrêmement inquiétant. Elle a pu expliquer n’avoir pas pu anticiper le danger, l’auteur ayant agi sans un mot et avec une véritable détermination."
 
Les cris d'une femme de service apparaissent avoir interrompu ce qui aurait pu être fatal. Armé d’une perche, un agent technique a contraint l’agresseur à fuir. Un autre personnel les a rejoint ainsi qu'un proviseur. Les attitudes et les mots ont été trouvés pour éviter que tout ne dégénère. 
 

Le procureur a salué l'intervention très rapide de la police d'Antibes pour l'interpellation. Grièvement blessée, la professeure a réussi à s’isoler dans la salle informatique. Transportée aux urgences, la professeure est prise en charge en urgence absolue.

Les plus proches acteurs de la scène ont fait état, indique le procureur, d'une "volonté mortifère" ainsi que "d’une détermination manifeste, mais d'un discours confus". Il a, selon Eric Camous, dirigé la lame vers sa propre personne à plusieurs reprises, "expliquant entendre des voix et ne pas parvenir à se contenir."

Agé de 18 ans, le jeune homme est d'origine kurde. Ses parents sont des réfugiés politiques. "Il a fait part d'une fascination inquiétante pour les tueries de masse et les tueurs en série, en lien avec une enfance traumatique".

Il a finalement été fiché S. Les renseignements de l'époque, indique le procureur, ont finalement conduit à l'ouverture d'une première enquête judiciaire. Il est mis en examen en 2024, ainsi que deux autres mineurs. "Ces faits ont été commis alors qu’il avait moins de 18 ans. Il a donc fait l’objet des dispositifs prévus par le code pénal des mineurs."

Il a été placé en détention provisoire en avril 2024, il en est sorti onze mois plus tard parce que les textes "ne permettaient pas d’envisager une détention plus importante. Il était essentiel d'investir des mesures de personnalité". L'auteur a tenté de mettre fin à ses jours en détention et a plusieurs fois été admis dans une des neufs unités hospitalières spécialement aménagées.

Les accompagnements prévus ont été mis en place par les services de la protection judiciaire, dans le cadre de son contrôle judiciaire, indique le procureur. Le 19 mai de cette année, il a été hospitalisé sous contrainte pendant plusieurs jours à Libourne et Bayonne puis admis en psychiatrie à Antibes.

"Aucune place en centre éducatif fermé n'a été possible du fait d'une majorité approchante." Il a bénéficié d’un accompagnement psychiatrique en lien avec sa famille. "Les rencontres avec la protection judiciaire de la jeunesse et la psychologue n’ont pas permis d’anticiper un nouveau passage à l’acte."

"Une anxiété montante qu’il n’a pu contenir"

Le procureur a décrit un jeune homme souffrant de troubles graves de la personnalité associés à des problématiques psychiatriques et hallucinatoires avec troubles de la personnalité. "Au moment des faits, il était toujours suivi avec des piqûres administrées chaque mois en plus du traitement médicamenteux. Des emballages ont été découverts dans son sac à dos."

Le procureur indique que l'expertise psychiatrique lors de son placement en garde à vue a fait état de grandes interrogations sur son état. Des carnets ont été saisis dans lesquels sont retranscrits des propos suicidaires. "Il a reconnu être l’auteur des faits, selon une description conforme aux déclarations des victimes et des témoins."

Il aurait expliqué son geste par une journée difficile au cours de laquelle "des voix lui sont apparues. Il en a résulté une anxiété montante qu’il n’a pu contenir."

Les familles des victimes, par la voix du procureur, ont réclamé que soit respectée leur intimité.
Participaient à la conférence de presse Eric Camous, procureur de la République de Grasse, Eric Antonetti, commissaire divisionnaire, chef du SIPJ des Alpes-Maritimes et François Carron, commissaire, chef adjoint du commissariat d’Antibes.

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