Des centaines de personnes manifestent à Nice contre les violences faites aux femmes
A l'appel du collectif 06 pour les droits des femmes 06, féministes, militants des droits humains, politiques et anonymes se sont rassemblés ce samedi matin place Garibaldi à Nice. Un rassemblement qui intervient une semaine après le meurtre de Salomé G. à Cagnes-sur-mer.
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LAURE BRUYASPublié le 07/09/2019 à 16:32, mis à jour le 07/09/2019 à 16:54
Des centaines de personnes se sont rassemblées place Garibaldi contre les violences faites aux femmes.Photo SB
Elles s’allongent sur le sol. Gisantes. On dessine le contour de leurs corps à la craie. Des dizaines et des dizaines de corps. A Nice, la place Garibaldi est transformée en scène de crime géante et symbolique. En hommage aux 102 victimes de féminicides en France depuis le début de l’année : Félicie, Michelle, Marylin, Laura, Salomé….
"Cette manifestation est organisée en réaction au meurtre de Salomé à Cagnes-sur-Mer. C’est un féminicide, un meurtre commis en raison du genre de la victime. Depuis, deux autres femmes sont mortes. 102 femmes, c’est trop ! Une seule, c’est déjà trop !", dénonce Claire Moracchini, coordinatrice du Planning familial et membre du collectif 06 pour les droits des femmes, l’organisme qui organisait le rassemblement de samedi.
Un rassemblement fort. Large. Des centaines de personnes sont là, vent debout. Des associations féministes : "Nous toutes 06", "All Humans have rights", le collectif "GRAF", #MeToo France etc. Des associations de défense des droits humains : le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), ADN, Amnesty International etc.
Rassemblement sur la place Garibaldi du collectif pour le droit des femmesPhoto SB.
"200 000 victimes de violences conjugales"
Les slogans claquent, chocs : "Féministes tant qu’il le faudra !" "Le machisme tue", "200.000 victimes par an de violences conjugales". Le centre LGBT Côte d’Azur a sorti ses drapeaux arc-en-ciel : "On défend les droits des minorités et on défend les droits des femmes. On est féministes", martèle le président Erwann Le Hô. Des hommes et des femmes politiques sont venus: les socialistes (Xavier Garcia et Patrick Allemand), les Verts (Juliette Chesnel et Fabrice Decoupigny), les communistes (Emmanuelle Gaziello et Robert Injey).
"Des hommes assassinent nos filles, nos sœurs et nos mères. Une société qui laisse faire est une société malade. On n’a plus le droit de détourner le regard !", s’insurge l’adjointe au maire en charge de la protection des femmes, Maty Diouf.
Et puis il y a des anonymes. Des concernés. Des engagés. Des consternés. Des femmes, beaucoup. Et des hommes aussi. José Florini, 77 ans, porte la photo de Salomé autour du cou. Comme un étendard. "C’est monstrueux ! Alors je suis là aujourd’hui". On croise Ali Lahcen, la petite quarantaine, qui espère que "le temps des bourreaux sera bientôt révolu".
Au micro, les porte-parole du collectif 06 pour les droits des femmes condamnent "l’inaction du gouvernement sur cette question censée être la grande cause du quinquennat". "Ça fait des années que ça dure : on nous sort des plans, des dispositifs, là on fait un grenelle de plus… alors qu’on connaît les solutions !", s’agace Ariane Kuttel du collectif GRAF.
Photo AFP.
Les solutions ?
"Il faut un milliard d’euros pas les miettes accordées par le gouvernement. On exige également l’inscription du féminicide dans le Code pénal", énumère Laurence Stalla, la patronne du Planning familial. Mais, il faut aussi "donner une éducation non sexiste aux filles et aux garçons, former les forces de l’ordre et instaurer une prise de plaintes systématiques dans ces dossiers", poursuit Ariane Kutell.
Il faut, ajoutent-elles, "davantage de téléphones “Grand danger” et d’ordonnances de protection, beaucoup plus de places d’hébergement pour les femmes et les enfants, une vraie mise à l’abri, l’éviction généralisée du conjoint violent, des bracelets électroniques anti-rapprochement".
"Il faut se donner les moyens de mettre fin à ce fléau et surtout ne pas oublier qu’une femme n’est jamais responsable des violences qu’elle subit", conclut Sandrine Carletto de "Nous toutes 06".
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