Delon le samouraï, ce héros tragique à la japonaise

Véritable astre au Pays du soleil levant, Alain Delon s’y considérait comme « un dieu vivant ». Ce n’est pas Tsutomu Takashima, professeur de japonais à Toulon, qui l’aurait contredit.

V. R. Publié le 18/08/2024 à 18:00, mis à jour le 18/08/2024 à 18:50
En 1984, Alain Delon tournait une publicité pour une voiture japonaise destinée au marché nippon. (Photo DR) Photo DR

En 1967, sous la direction de Jean-Pierre Melville, Alain Delon incarnait le tueur à gage Jef Costello, alias Le Samouraï. Un surnom qui lui restera ensuite à vie. Pourtant, c’est dès Plein soleil, en 1960, que le Japon se passionne pour l’acteur charismatique, alors âgé de 25 ans. Pas étonnant qu’un film évoquant l’astre du jour fasse recette au Pays du soleil levant.

Tsutomu Takashima, professeur de japonais à Toulon et véritable fan, assure que l’esprit de ses concitoyens a très tôt été marqué par celui de l’acteur français parce qu’il représentait un idéal masculin. "Il était beau et puissant. C’est notre image du héros, comme les ninjas, les samouraïs." Alain Delon a en effet souvent incarné des héros tragiques à la japonaise, c’est-à-dire, explique le Japonais, "des rôles qui se terminent par un échec, un sacrifice, non pas par une happy end à l’américaine".

Grand fan d’Alain Delon, comme de nombreux Japonais, Tsutomu Takashima veut dire la gratitude de son peuple au Samouraï. Photo DR.

Une analyse qui fait écho à celle que livrait, en 2022 à l’AFP, la critique de cinéma Sahoko Hata, à l’origine de l’importation de Plein soleil dans l’archipel nippon: "Sa soif symbolisait celle de la jeunesse japonaise à l’époque." Tout comme, reprend Tsutomu Takashima, son côté torturé qui savait parler à "la compassion qui caractérise les Japonais".

"Les Japonais s’étaient identifiés à moi", expliquait lui-même Alain Delon dans un entretien avec Daniel Bilalian en 1996, où il revendiquait "une amitié de trente ans".

"Alain était un grand porteur de la culture française chez nous, un pays si loin", note encore Tsutomu Takashima, évoquant aussi des publicités, dont une, en 1984, pour la marque de voiture Mazda spécifiquement pour le marché nippon. Une apparition qui, si elle ne mettait pas le talent de l’acteur particulièrement à l’honneur, lui permettait de conforter son statut autoproclamé de "Dieu vivant au Japon".

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