Quels sports pratiquait-on dans l'Egypte ancienne ou la Rome Antique? Réponse dans la nouvelle expo de l'Hôtel départemental des expositions du Var à Draguignan
L’Hôtel départemental des expositions du Var, à Draguignan, présente "Défis et sports, de l’Antiquité à la Renaissance". Une plongée musclée dans l’Histoire.
Fabrice MichelierPublié le 16/12/2023 à 12:00, mis à jour le 16/12/2023 à 12:00
Photo Florian Escoffier
Le parfum des Jeux olympiques commence à nous parvenir tout doucement. L’événement de l’année 2024, s’immisce jusqu’à nous et dès à présent avec l’exposition "Défis et sports: de l’Antiquité à la Renaissance", à l’Hôtel départemental des expositions du Var à Draguignan (dès ce samedi et jusqu’au 24 mars).
Une exposition hors norme avec des pièces d’exception venues de Grèce, d’Italie du Louvre ou du musée de Cluny. Un voyage dans le temps à travers le sport.
La Grèce antique berceau du sport
Photo Florian Escoffier.
Commissaire de l’exposition, Jean-Paul Thuillier, professeur émérite de l’École normale supérieure et ancien membre de l’École française de Rome, précise qu’on peut déjà remonter en Égypte ancienne, et même avant, pour trouver des premières traces de sport.
"On aurait aussi aimé parler du sport chez les Mayas, mais c’était difficilement réalisable. Il fallait bien délimiter le périmètre, on s’est recentré sur l’Europe", sourit-il.
Les choses sérieuses commencent donc en Grèce antique, "où le sport a joué un rôle tellement important dans la vie grecque d’une façon générale. Déjà dans la mythologie, les héros sont confrontés à des défis sportifs",rappelle-t-il.
Ainsi, en déambulant dans les allées du musée, on retrouve une reproduction en moulage du "Discobole de Myron" ou de "l’Aurige de Delphes". Incontournables.
Mais aussi des œuvres originales comme le fragment de stèle funéraire venu tout droit du musée national d’archéologie d’Athènes. "Un véritable chef-d’œuvre de l’art grec archaïque", détaille le commissaire.
"En cette année olympique, nous avons été sollicités pour prêter des œuvres originales qui proviennent du berceau des Jeux olympiques. Après une longue année de démarches administratives, nous sommes heureux de pouvoir participer à cette exposition avec six œuvres importantes", abonde Ánna-Vasilikí Karapanagiótou, la directrice du musée grec venue spécialement pour l’inauguration de l’exposition, ce vendredi.
Rome, les prémices du sport business
Le Grèce antique se traverse autour de deux axes sportifs: les épreuves athlétiques et hippiques. Même chose au deuxième étage, où cette fois-ci on bascule vers l’empire romain – après un passage par la civilisation Étrusque – où le sport entre dans une autre dimension.
Côté athlétique, les Romains vouent une passion pour le pugilat. On retrouve ainsi de magnifiques bronzes comme "Le Boxeur au pagne", daté du IIe siècle. Mais surtout, Rome accueille les courses de char.
"Cela avait un succès démentiel. Avec les courses de char, les Romains ont découvert le sport contemporain, professionnel. On retrouve là tout ce qui fait le sport business. Les courses étaient une passion planétaire, comme le football aujourd’hui. Avec un édifice, le Grand Cirque à Rome, qui accueillait 150.000 spectateurs. Il existait aussi des clubs, des supporters et même des transferts des cochers des quadriges qui gagnaient énormément d’argent", compare Jean-Louis Thuiller.
Au Moyen Âge, le sport devient politique
Photo Florian Escoffier.
Le voyage dans le temps se poursuit vers le Moyen Âge avec une petite pause par Constantinople, avec une œuvre éblouissante: un coffret en ivoire sculpté du Xe siècle, représentant des scènes mythologiques de combat.
"Il y a une continuité avec un foyer de sport qui se déplace à Constantinople avec des compétitions toute l’année", précise Sébastien Nadot, l’autre commissaire de l’exposition. Il nous entraîne ensuite vers le XIe siècle et le début des tournois au Moyen Âge.
"C’est un affrontement collectif de cavaliers qui cherchaient à désarçonner leurs adversaires qui étaient alors récupérés dans leur camp. À la fin de la rencontre, on libérait la personne contre de la monnaie, une armure ou un cheval", poursuit l’historien également agrégé d’éducation physique et sportive.
Il assure que "le chevalier est le sportif de l’époque." Et pour contrer les idées reçues, il n’y a pas de mort ou très peu lors de ces tournois.
Le but étant de faire tomber le combattant adverse et non de le tuer même si on peut y trouver un parallèle avec l’évolution des pratiques guerrières.
Le sport devient vite un enjeu politique. Au XIIe siècle, l’Église interdit les tournois, mais "devant un phénomène culturel aussi puissant, elle décide de s’y accommoder en demandant aux chevaliers de s’engager dans les Croisades ou de combattre au nom de Dieu", remémore l’historien.
Plus tard "François I utilise les tournois de joutes comme des temps diplomatiques, avec le spectacle avec la volonté de marquer la population", confie Sébastien Nadot qui termine en présentant un vitrail des Entrevues du camp du drap d’or.
"François I rencontre Henri VIII, 3.000 personnes sont présentes. Les deux s’affrontent à la lutte. François I fait deux mètres, il bat à plate couture son opposant. Henri VIII demande de combattre à nouveau, ce qui lui est refusé. Quelques semaines plus tard, une alliance est mise en place entre Henri VII et Charles Quint."
Les egos sur tous les terrains de jeu...
> "Défis et sports, de l’Antiquité à la Renaissance." Hôtel départemental des expositions du Var à Draguignan. Jusqu’au 24 mars. Tous les jours sauf le 25 décembre et le 1er janvier. Tarifs: de 2 à 5 euros. Rens. www.hdevar.fr/billetterie
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