Pollutions le long des côtes, impact du changement climatique... Une expédition scientifique inédite fait escale sur la Côte d’Azur

Des chercheurs prélèvent des échantillons, en mer et sur terre, pour mieux comprendre la biodiversité des écosystèmes côtiers et l'impact des polluants sur les régions côtières européennes. Cette expédition est à Villefranche-sur-Mer cette semaine.

Sophie Casals - scasals@nicematin.fr Publié le 09/04/2024 à 09:08, mis à jour le 18/04/2024 à 09:51
Thomas Haize, ingénieur d'expédition scientifique pour le laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL), et l'équipe qui effectue les prélèvement le long des côtes européennes. Photo Dylan Meiffret

Ils ont garé leurs laboratoires mobiles sur le Port de la Darse à Villefranche-sur-Mer. Dans des sachets et des éprouvettes les scientifiques ont étiqueté les derniers échantillons prélevés en Camargue. Et ce jeudi 11 avril c'est à Fréjus qu'ils poursuivront leur mission.

"On effectue des prélèvements de sols, sédiments marins, eaux de surface et des aérosols pour connaître la qualité de l'air, sur une zone comprise entre 350 m à l'intérieur des terres jusqu'à 3 km en mer", explique Thomas Haize ingénieur d'expédition scientifique pour le Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL).

Les scientifiques recueillent des informations sur la diversité des organismes, sur terre et en mer, à toutes les échelles: virus, bactéries, protistes (organisme vivant unicellulaire) algues, plantes et animaux.

Plus de 120 sites, du Nord au Sud de l'Europe

Ils examinent aussi de nombreux facteurs environnementaux, liés à l'Homme mais aussi naturels, tels que la présence de polluants, d’antibiotiques, de pesticides ou d’hormones, mais aussi la température, le pH, la salinité…

Sur chacun des 120 sites de l'expédition TREC* (Traverser les côtes européennes), plus de 400 échantillons sont ainsi prélevés avant d'être acheminés vers le site de stockage d'Heidelberg en Allemagne, et analysés par plus de 70 laboratoires partenaires.

En mer, c'est la goélette Tara qui est mobilisée pour cette mission inédite, dont l'objectif est de regarder l'évolution des espèces sur le trait de côte européen, à l'échelle des molécules.

"A l'entrée de la rade, au point B, où le plancton est échantillonné depuis plus de 30 ans, on va observer de façon détaillée comment la biologie se comporte, à l'échelle moléculaire", note Lionel Guidi, directeur de recherche CNRS au laboratoire océanographique de Villefranche-sur-mer.

Les chercheurs veulent comprendre comment les espèces évoluent le long des côtes. Photo Dylan Meiffret.

Les effets des polluants

Ces zones côtières où la terre et la mer se rencontrent abritent des trésors de biodiversité, mais elles sont vulnérables aux impacts de l'Homme: la pollution, la réduction de l'habitat naturel, le changement climatique.

"Nous voulons comprendre comment le plus petit organisme est impacté, par quoi, comment il interagit avec les autres. On le sait à grande échelle, mais pas à l'échelle de la molécule," poursuit Thomas Haize.

"Regarder comment les crèmes solaires, les molécules plastiques, les pesticides interagissent avec les espèces."
Thomas Haize, ingénieur d'expédition scientifique

Ce sont ainsi un millier de molécules chimiques qui vont être analysées, dans le cadre de cette expédition entamée en mars 2023.

"On va par exemple regarder comment les crèmes solaires, les molécules plastiques, les pesticides interagissent avec les espèces. Et quelles sont les mesures à mettre en oeuvre pour en réduire l'impact."

L'enjeu est de taille: mesurer et atténuer la perte de biodiversité au fil du temps d'organismes microscopiques qui constituent la base des écosystèmes.


* L'expédition TREC est dirigée par le Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL), en collaboration avec la Fondation Tara Océan, le consortium Tara OceanS et le European Marine Biological Resource Centre (EMBRC). Elle implique des partenaires locaux dont l’Institut de la Mer de Villefranche (IMEV, Sorbonne Université/CNRS).

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.