Des emballages partout. Certains se recyclent, d'autres finissent dans la nature. Désagrégés en microplastiques, ils sont un véritable fléau pour l'environnement et une menace pour la biodiversité. Comment expliquer que le secteur agroalimentaire soit à la peine sur le sujet?
La proposition du lecteur
A Nice, Valery, 50 ans, propose la mise en place d'un marché avec l'agroalimentaire afin de réduire les emballages plastiques.
A quel problème ça répond?
Chaque minute, l'équivalent d'un camion-poubelle rempli de plastiques est déversé dans les océans. Un chiffre qui fait frémir. Sans compter les conséquences pour la santé humaine. En 2024, une étude publiée dans Environmental Science & Technology estimait qu’un adulte pouvait ingérer jusqu’à 50 000 particules plastiques par an, par l’alimentation, l’eau et l’air. En France, l'industrie agroalimentaire est le principal utilisateur d'emballages plastiques, représentant environ 65 à 68 % de la production totale d'emballages plastiques.
Ce qui est déjà en place?
Depuis 2020, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire fixe un cadre pour réduire les emballages plastiques. Elle prévoit notamment la fin de la mise sur le marché des emballages en plastique à usage unique d’ici 2040. Et leur réduction de 20% d'ici à 2025.
Des efforts ont déjà été consentis, notamment à travers l'interdiction des pailles, couverts jetables et touillettes… interdits depuis 2021. Mais des résistances sont à l'œuvre : entre 2018 et 2021, la mise sur le marché des plastiques à usage unique a augmenté de 3,3 %, indique un rapport parlementaire publié en 2021. Les députés y pointent du doigt l'absence de suivi et d'application des mesures.
Si certains industriels français offrent des emballages plus respectueux de l'environnement et innovent, leurs actions restent morcelées avec un énorme trou dans la raquette : un développement des filières de recyclage à la peine. En Europe, l'Allemagne fait figure de bon élève en matière de gestion des plastiques issus de l'agroalimentaire, parce qu'elle combine infrastructures de recyclage, pression réglementaire, éducation des consommateurs et innovation industrielle. Une action globale.
En tant que consommateur, il est possible d'agir au quotidien. Nombreux sont d'ailleurs les scientifiques à souligner la nécessité d'agir sur son propre mode de consommation, en faisant preuve, notamment, de davantage de sobriété. Le site Zéro déchets France donne de nombreux conseils pour faire ses courses avec ses propres contenants. Pour améliorer votre tri, vous pouvez également télécharger l'application "Guide du tri", une application qui classe le tri par déchet.
commentaires