60.000 vies englouties, des villes entières en champs de ruines... la Turquie commémore le "séisme du siècle"
La Turquie commémore jeudi le tremblement de terre du 6 février 2023, qui a englouti près de 60.000 vies et transformé des villes entières en champs de ruines.
AFPPublié le 06/02/2025 à 06:38, mis à jour le 06/02/2025 à 06:38
Un site de construction à Antakya (Turquie) le 29 janvier 2025Photo AFP / Ozan KOSE
A 04H17 du matin, le séisme de magnitude 7,8, ressenti jusqu'en Egypte, avait fait s'écrouler des milliers d'immeubles du sud-est de la Turquie, prenant au piège leurs habitants endormis.
Deux ans après ce que le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié de "catastrophe du siècle", 670.000 personnes vivent toujours dans des conteneurs, attendant pour beaucoup d'être tirées au sort pour emménager dans des appartements construits par l'Etat.
Près de 201.500 nouveaux logements ont été livrés dans la vaste région affectée par le séisme, et plus de 220.000 autres doivent l'être encore d'ici la fin de l'année, selon le ministère de l'Urbanisme.
"Partout où je vais, le premier endroit que je regarde est le plafond. Je me demande s'il s'effondrera et si je resterai coincée sous les décombres", a confié à l'AFP Sema Genç, 34 ans, une rescapée relogée de la province d'Hatay.
La jeune femme, unique survivante de sa famille, se dit toujours "en colère" contre l'entreprise qui a construit son ancien immeuble, qui s'est écroulé sur elle et ses proches.
A ce jour, 189 personnes, reconnues pour beaucoup coupables de "négligences" dans le respect des normes de construction, ont été condamnées à des peines de prison, et 1.342 procès impliquant 1.850 prévenus sont en cours, selon le ministère turc de la Justice.
Le site de construction de la Turkish public housing agency (TOKI) à Antakya (Turquie), le 29 janvier 2025
Photo AFP / Ozan KOSE.
Le président Erdogan doit se rendre jeudi à Adiyaman, chef-lieu d'une des provinces les plus meurtries, pour commémorer les plus de 53.500 morts recensés en Turquie - 6.000 autres personnes ont péri en Syrie.
Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition turque, l'a devancé mercredi, dénonçant depuis un cimetière d'Adiyaman "les promesses non tenues" de M. Erdogan, qui s'était engagé au printemps 2023, en pleine campagne présidentielle, à reconstruire plus de 300.000 logements en un an.
M. Özel a aussi évoqué les séismes à répétition en mer Egée, près de l'île grecque de Santorin, qui font redouter depuis plusieurs jours une secousse d'ampleur qui pourrait affecter le sud-ouest de la Turquie.
Mardi, le ministre turc de l'Urbanisme, Murat Kurum, a mis en garde contre les conséquences d'un "Big One" à Istanbul, la plus grande ville du pays, dont les rives sud ne sont distantes que d'une quinzaine de kilomètres de la faille nord-anatolienne.
En 1999, une rupture sur cette faille avait provoqué un séisme de magnitude 7,4 qui avait tué 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul. Et malgré des efforts de transformation urbaine, nombre d'immeubles de la ville ne répondent toujours pas aux normes antisismiques.
"Istanbul n'aura pas la force de résister à un nouveau tremblement de terre" d'ampleur, a prévenu mardi le ministre turc, estimant que "des millions de nos frères et sœurs stambouliotes vivent dans 600.000 logements qui pourraient s'effondrer".
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