"C'est tout simplement une aberration." Greenpeace France est privée de parade inaugurale du Sommet de l'Océan ce dimanche 8 juin à Nice.
L'organisation a annoncé ce lundi dans un communiqué avoir été informée par "Ocean wonders", l'organisateur officiel de la parade maritime, de son "refus de participer avec son navire "MY Arctic Sunrise" alors que Greenpeace "avait été officiellement invitée".
"Depuis plus de 50 ans, nous défendons les océans, en particulier à bord de nos navires. Nous agissons, depuis toujours de manière non-violente, pour la protection de la haute mer, l’interdiction de l’exploitation minière en eaux profondes, une protection stricte des aires marines protégées, la fin du plastique à usage unique… et nous ne pourrions pas participer à une manifestation en faveur des océans?", s'indigné le directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard.
Enquête après le largage de blocs de calcaire en Méditerranée
Cette exclusion de la parade de la 3e conférence de l'Onu sur l'océan (Unoc 3) est due, selon le communiqué, à une action menée par l'organisation mercredi 21 mai dans le parc marin du golfe du Lion.
Une enquête judiciaire a été ouverte après le largage en mer par Greenpeace de plus d'une dizaine de rochers dans une aire protégée de la Méditerranée pour empêcher le chalutage de fond.
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher avait dénoncé qu'un bateau avait déversé "plus de dix tonnes de gravats dans une aire marine protégée, sous prétexte de faire une campagne contre le chalutage de fond, à un endroit où les chaluts ne pénètrent pas, c'est profondément choquant".
Greenpeace avait répondu, assurant qu'il ne s'agissait pas de gravats mais bien de "quinze rochers d'une à deux tonnes chacun", "des blocs de calcaire qui proviennent directement d'une carrière, un matériau similaire à ce qu'on peut retrouver naturellement dans le parc marin", précisant que la zone ciblée était bien affectée par le chalutage de fond. Leur bateau "a d'ailleurs croisé quatre chalutiers qui étaient en pleine activité à quelques kilomètres de là".
"Tentatives d'intimidation" et "contre-vérités"
Greenpeace France a fustigé ce lundi des "tentatives d'intimidation" et "contre-vérités". "Interdire l'"Arctic Sunrise" est non seulement une grave erreur mais aussi un triste symbole de la répression contre les militants et militantes de l'environnement."
L'organisation a également dénoncé la garde à vue de cinq militants et militantes à Nice, arrêtés "pour de l’affichage et des graffitis à la craie en faveur de la protection des océans, leurs domiciles ayant également été perquisitionnés".
"N'ayant reçu aucune information officielle, Greenpeace considère que l'escale au port de Nice de l'"Arctic Sunrise" prévue les 4 et 5 juin est maintenue", a-t-elle conclu.
L'Unoc se déroule du 9 au 13 juin 2025 à Nice. Il est précédé par trois événements spéciaux: le One Ocean Science Congress (3-6 juin à Nice), le Blue Economy and Finance Forum (7-8 juin à Monaco) et la Conférence dédiée à la Coalition Ocean Rise & Coastal Resilience (7 juin à Nice).
commentaires